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Textes publiés - Page 12

  • Quai de gare et cinéma

    Jojdh et Arielle se retrouvent sur un petit quai de gare, Charlène a rejoint l'Arlésienne dans ses gazes. Moi, Jojdh, Fier-Cloporte, me trouve dans un cercle de brillants universitaires qui cette fois choisissent de parler ensemble. Je ne suis pas au centre de ce cercle, ni en limite de circonférence, mais j'aime bien d'un grognement ou hochement de tête montrer que je suis, qui je suis, un parmi les autres. Et lorsque le train arrive, vapeur en tête ! rien ne me surprend. Même sa forme ronde de vache grosse ne me cause pas le moindre émoi. La grosse dame y prend place Où partez-vous ? - Ligne frontalière » répond-elle, et avant que moi, Jojdh, j'aie pu reprendre la discussion de mes voisins sur Homère ou les moules, voici tout le groupe bien vêtu qui m'entraîne à l'intérieur du wagon sans cesser de papoter, trop tard pour réclamer ma valise archaïque au beau milieu du quai, toute seule et risible.

    Me voici sans plus rien à lire, tout était là. La compagnie se rend à Borte-Folle, bourgade au bord d'un lac boueux, qui déborde. La poitrine déborde aussi de la grosse universitaire, qui prend cela comme un accès de gaieté dans le discours de Chubre, maître de conférence : « Ici se trouverait l'un des nombreux emplacements sacrés où Jean-Jacques Rousseau rencontra Mme de Warens. » Mais c'est faux. Archi-faux. La balustrade plaquée or qui empêche de fouler l'herbe indique un lieu inexact. Ce fut le long du bâtiment, sous un petit appentis. Un appentis sorcier. Chubre explique mal, d'une voix blanchie par le Lexomil. Chacun patauge consciencieusement dans les prairies honorées par les pas des deux tourtereaux qui jouaient à l'inceste, et qui jouissaient à l'époque d'un terrain sec, car pour nous, la boue monte à mi-mollet. C'est décidé, je quitte ces lieux crottés, me concentre à fond, dans la claire conscience de rêver – miracle ! Ma valise revient entre mes mains, le terrain se dessèche sainement, et me voici dans « une situation la plus agréable du monde », sicut fabulis dicitur, car une jeune femme bonde, mince et distinguée, se presse sur mon cul en se frottant à la petite cuillère, me retourne, me met sa langue en bouche au comble de la reconnaissance et me rappelle qu'une femme peut parfaitement se ruer sur un homme pour en tirer du plaisir.

    Je reprends mon souffle et présente mes excuses, comme si j'avais été vulgaire, mais elle me sourit, heureuse. Mon plus grand regret de la vie, à l'instant de mourir, sera de ne presque pas avoir connu les femmes, de ne leur jamais avoir fait suffisamment confiance, non plus qu'à moi, d'avoir si rarement lu le plaisir dans leurs yeux ou sur leurs paupières. Même en moi, tu as peur des femmes. Et pas seulement de toi, mais de toutes. Et le 52 05 10, le voyage se poursuivit comme ceci : j'étais avec ma chère fille et ma chère femme dans un hôtel, cette dernière faisant chambre à part. Avec ma fille, lit séparé, mais ce n'est pas très confortable. Toujours est-il que mon épouse, à travers la porte ouverte, me gratifiait de ses plaintes sur son eau trop chaude (pas de douches en ce temps-là !), des chuintements grésillants de transistor à piles (mélodies à deux balles).

    Nous étions en retard. Vous savez que dans les hôtels, il faut avoir déguerpi à 11h ! dans les petits, ceux d'autrefois, ceux qui n'avaient jamais entendu parler de normes européennes, aux temps bénis où l'on pouvait voyager, à 136F (25€ ) la nuit. Où les vieux robinets à pas de vis pouvaient goutter sans provoquer l'inspection générale des installations sanitaires… En Bavière, c'étaient déjà des prix effarants, à tant non pas la chambre mais à tant le touriste, alors qu'il est sans exemple qu'un couple coûte plus de dépense qu'une personne seule au requin d'hôtelier. Mais les Bavarois sont des gens riches. Et nous étions, en famille, à Munich cette fois. Ma fille et ma femme étaient la même personne, oscillant de l'une à l'autre, ce qui n'étonnera que les ignares, vous savez, ces analphabètes qui vont beuglant que les rêves, c'est que des conneries. Le train s'arrête à Munich et ne repart plus. Nous n'avons plus un centime, l'auberge où nous sommes descendus nous fait crédit, tout le personnel parle un français impeccable. C'est l'heure du cinéma, l'employé me demande si je la préfère à l'ancienne, sur écran devant moi, ou bien, juste dans mon dos, sur écran vidéo : je n'aurais qu'à tourner mon siège. Devant ou derrière moi, de toute façon, trois rangées de grosses têtes me bouchent un bon tiers de la vue. Que faire ? Ce que l'on fait en cas d'incertitude : on se rend en grande pompe aux Toilettes.

    Les chats indécis se passent la patte sur l'oreille ; certains humains vont aux chiottes pour s'éclaircir les idées en se vidant la vessie. Adoncque, voici les toilettes du grand hôtel de Munich : inutile de la cacher, elles sont honteusement insatisfaisantes. Leur étroitesse n'a d'égal que leur frusterie : juste un trou à la turque, avec les fameuses semelles en ciment contre le dérapage. Très sec en tout cas, très propre. Ni dégoulinade ni suintement. Et quand j'en ressors, je me dirige vers l'une ou l'autre des aires de projection, j'entends d'images. Mais j'emporte avec moi un chef-d'œuvre de technique (« technologie » pour les pédants) : un clavier, un écran personnel. Cela me permettra de rédiger « sur la bête » ma propre critique cinématographique.

    Jetée P.JPGD'autres spectateurs, je devrais dire semi-spectateurs, procèdent comme moi : ils ont les yeux fixés tantôt sur leur nombril (je ne sais ce qu'ils dactylographient) tantôt sur la séance publique, offerte par le Gasthaus. Pourquoi ne pas adopter le sans-gêne si largement répandu. Mais en voici pourtant une forte limite : une forte femme, retardataire, s'assoit à trois places de moi, écrasant de ses cartilages une mince jeune fille qui se met à protester : elle peut le faire, tout le monde s'étant enfoncé dans les deux oreilles ses écouteurs. Je bourre donc les miens bien à fond dans le conduit auditif. Ils correspondent, ceux-là, au film qui défile sous mes yeux. La séquence en cours propose un père de famille qui déclare comme ça, tout de go, son intention d'emmener son fils au cinéma porno : « Je repasserai le prendre à la fin de la séance », à condition peut-être pensai-je à part moi de ne pas le tenir par la main.

  • Sexe et ventre

    Je crains profondément désormais tout acte sexuel : comment peut-on se montrer jamais à la hauteur du désir d'une femme, de ce qu'elle se sent en droit d'exiger ? "Ça n'te vient pas à l'idée que j'peux aussi avoir des b'soins ?" glapissait une actrice (repoussante, mais infiniment préférable aux répugnantes restriction de Mme G. sur papier parfumé : « À 70 ans, rendez-vous compte, il a encore besoin de ça" – comme on a envie de chier, n'est-ce pas, de faire ses besoins). Le sexe répugnant, ou obligatoire. Arielle et Benoît partent souvent fumer dans le jardin clos de Pascaline. « Peut-on vivre sans vie sexuelle ? » demandait Benoît ; inondé de Dunhill for Men, haleine rectifiées aux pastilles de menthe.

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    Comment puis-je désirer ce vaste abdomen d'homme, sanglé sous la ceinture par d'ignobles chemises à carreaux, dont le ventre dégouline comme un goître ? Sa main effleure mon épaule tandis que je déchiffre, assis, ses partitions. Je le dis à Djanem qui s'indigne, à bon marché, et à tort, de mes nombreuses conquêtes des deux sexes (cliché du Noir à braguette ouverte, sexe latéral en tissu très doux ; nombre incalculable de femmes branlées devant cette photo. Et moi-même… (Ce serait mieux avec un Noir. Pas tout à fait un homme. Abjection raciste).

     

    DERNIER ÉPISODE

    Invité à Dieu sait quel entretien confus, à l'église, où des chrétiens dans l'ombre s'entretiennent de vieilles choses d'amour et de poussière : aide aux déshérités de Port-au-Prince, bonnes œuvres de part et d'autre. Projections, conférences et comptes-rendus. Les ponctuations d'orgue prodiguées de la tribune par Benoît, d'abord du Bach aux BWV barbares, au centre du débat quelques mesures encore, et dispersion sur fond d'improvisations. Torrents et dégoulinades. Je suis arrivé trop tard, aux premiers fidèles descendant le perron extérieur, Asiatiques, tandis que Benoît descendu sur terre devisait parmi ses amis. "Ne t'avais-je pas dit" (délaissant ses disciples) "que c'était à huit heures ?" Je détournai, n'étant sorti de chez moi qu'à neuf heures, m'étant fourvoyé par la Barrière de Plassac : "Je trouverai un raccourci" - pari hasardeux en pleine nuit.

    A droite, à gauche, angles droits, angles rentrants – je tourne en rond. Descendu de voiture dans le froid, plan illisible sous les réverbères. Mon premier passant est un Espagnol, incapable de dire "à droite" ou "gauche" autrement que par la direction des mains. Mon second est anglo-saxon, l'haleine aux vins de France : « C'est très loin, paw-là, one kilometer ». Beau raccourci. Je longeais les murs, revenais sur mes pas, sans me presser désormais. Lorsque je suis entré à St-Niklaus, je fus saisi par le berceau de voûte orné de motifs picturaux, tandis que les arceaux se succédaient, coupés à la corde par de minces barres de fer rouillé. Mes regards s'abaissèrent sur ce groupe feutré de bigots et gotes.

    Je me suis présenté sous mon vrai nom, j'ai serré sa main molle à Benoît qui répétait « C' est fini ». J'étais gelé. Ses interlocuteurs se sont éloignés, et je suis resté seul, m'informant sur ses jeux : « 8-4-2, 2-2, rien que de très classique". Je n'y connais rien. Il se refond à la dizaine de fidèles qui l'accompagnaient. Il n'était pas coupé de tout contact humain. Il faisait le charme d'une compagnie, confiant peut-être que je diffusais ses œuvres à l'antenne. Il ne m'avait pas écouté ce soir-là, solllicité par ou noyé dans ses répétitions. Il priait son Dieu. Plus tard, il me rejoignit sur une place sous la lampe où je m'étais perdu plan en main tu ne peux pas m'aider lui dis-je, il me quitta pour son chez-soi de son pas corpulent. Je ne suis pas responsable de lui. La pitié ne doit pas me guider. Ma mission n'est que d'observer, d'imaginer sa gloire pour ne pas perdre mon temps, alors que, n'est-ce pas, "c'est le temps qui nous perd".

    J'étais content d'avoir appris cela, sans plus me croire obligé de combler à moi seul notre vide ou nos vies intérieurs.

  • Pédale or not pédale ?

    Souvent je pisse avant de partir, afin de marquer en quelque sorte mon territoire. Afin de lui toucher la main après avoir touché mon sexe. Mon émission radiophonique après tout, en ouverture de laquelle je diffuse ses gargouillis pianistiques, témoigne aussi d'une grande vanité, et d'un amateurisme incontestables, malgré mon grand art de tourner les pires incidents techniques en rigolades. En ce sens, Benoît m'instruit : nous aurons offert, l'un et l'autre, ce que nous pouvions de mieux, nos plus beaux cadeaux à la société, or, nul ne peut prévoir la bonne réception de ses cadeaux. Exemple : le temps moyen des consultations sur mon blog avoisine une seconde... Cela m'a achevé, car un nouveau décompte m'avait révélé que 135 consultations journalières sur 140 provenaient de robots. Je m'astreins donc à tout diffuser de Benoît, d'apporter ma pierre à son édifice, « car tu es responsable à jamais de celui que tu as apprivoisé ». "Tu ne feindras pas l'amitié". Je l'ai feinte, mais j'ai tout le temps feint. Ou faim. Il me semble d'ailleurs que tout le monde sait, au fond de lui, qu'il est irrémédiablement seul, même si tous lui affirment le contraire et leur soutien.

     

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    RECONSTRUCTION PAR LA MUSIQUE

    Benoît possède une grande priorité, une grande énergie du solfège, car il fut reçu premier à 16 ans au concours du Conservatoire. et je me perds souvent dans le fourré des cadences plagales et autres septièmes de dominante ; il faut avoir assidûment défriché les bosquets du Conservatoire. Benoît maîtrise donc à perfection sa théorie. Il éprouve, à son stade, l'impérieuse nécessité de reconstituer, de récrire à son propre usage, mesure après mesure et pour soi-même, toute la musique romantique : de la 32e sonate de Beethoven à La cathédrale engloutie. Toutes les règles sont respectées, quand le romantisme dit-on les bouscule. Benoît traite la liberté comme un dogme, corsète les élans (chercher des synonymes…) (« corsète les caribous »?)

    De respecter les règles. De s'en étayer. Il se remémore sa Méthode Rose, enfant sage auprès de sa mère. Les meilleurs moments de sa vie. N'aime pas être comparé à Robert Schumann, qui a fini en hôpital psychiatrique : quand un merle frappait à sa vitre, il lui parlait, comme un enfant à un petit enfant.

     

    HOMOSEXUALITE LATENTE OU LA TANTE

    « C'est intolérable, il me prend pour un pédé » - confiait-il à Ma Femme. "Prendre pour" ? mais n'a-t-il pas montré une profonde émotion quand je lui ai révélé - par désœuvrement - que j'étais amoureux. Les précautionneuses vocalises qu'il a prises pour demander si c'était d'un homme ou d'une femme en révélèrent bien plus qu'il n'eût voulu. Bien sûr il était amoureux de moi. J'ai toujours trouvé très réconfortant d'être aimé par des hommes : à condition de pouvoir refuser. Une femme ne refuse pas. .. qu'on l'aime. Son refus s'inscrit toujours plus bas dans l'échelle : niveau cul.

    MA REPUGNANCE

    Benoît m'écrit un certain jour qu'il aimerait me dire quelque chose, mais qu'il n'ose pas. Chacun traduit sans difficulté. Une fois déjà il me proposait de se faire un bisou sur la joue. Ou de visionner, ensemble, des films pornographiques. L'idée que nous pourrions nous tripoter la bite côte à côte en se roulant es pelles me révulse jusqu'au fin fond du trou du cul. Trop gros, trop niais, trop con. De même le fils P., à dix ans : trop gras, trop gâté (il faut bien voir en soi ce que l'on peut trouver de plus répugnant ; car si tu veux trouver le pardon, si déplacé que puisse ici paraître le tutoiement, il te faut pardonner aussi leurs imperfections aux autres, ou bien que tu sois tout aussi pourri qu'eux-mêmes.)

    DANS MA VIE, J'AI ESSENTIELLEMENT ÉCRIT DES CONNERIES

  • Personnages en quête de jalousie

    Arielle n'est plus jalouse, depuis que Te-Anaa quitta son pavillon de Martignac, où j'aurais pu (paraît-il !) m'introduire avec la clef disposée sous le store. Ce qui me fut proposé, mais que je n'ai jamais fait. J'avais mon paquet de préservatifs, intact, en poche. En revenant, je le jetais intact, très cher, dans un caniveau. Il faudrait un autre roman sur Te-Anaa, une autre histoire d'amour. Histoire d'un cabinet fantôme. Lazarus éprouve du dépit que je sois resté avec elle : “Tu n'as pas été le premier, ni le dernier” - si. Justement.

     

    X

    Je viens chercher Djanem à son travail ; une fois, nous nous sommes ratés, attendant chacun de notre côté. Lazarus m'a vu en voiture, assis sur un rebord alors qu'il se rend lui-même à un meeting de la LCR : piètres jouissances politiques. Je lui fais mes confidences. Il me conseille de tout plaquer au bout de trois mois. Sur sa maîtresse à lui, il exige le secret le plus absolu. Depuis, sa propre femme me l'a révélée. Il aurait même une seconde maîtresse. Lorsque je me confie à lui, j'ai l'impression de me trahir. De me salir. Quel rôle attend-il de moi ? je n'offre plus rien.

     

    X

    Je n'ai jamais montré la photo d'Ariel à Djanem. Djanem écrit sur son blog des textes poétiques - critiques éléphantesques de Lazarus, crise de Djanem. Preuve qu'elle est allée beaucoup plus loin avec lui qu'elle ne veut l'avouer. Elle n'écrit plus et c'est dommage. Cependant, le fait qu'elle se soit vantée de conserver la même écriture depuis quinze ans et demi a de quoi me laisser perplexe.

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    Djanem n'est pas mûre. Nous ne le serons jamais. Chez Djanem, le sceau du refus de l'étude, la Marque du prolétaire, demeure à jamais indélébile, indécrottable. Je parle aussi de moi en pleine connaissance de cause ; Arielle et moi déclassés, disqualifiés : caste autoproclamée supérieure, mais caste tout de même. Elle et moi connaissons le dessous des cartes. Nos effusions pourraient s'interrompre, comme une obscénité. L'ironie pourrait mal voiler le mépris, entre nous peut-être, ou de soi à soi ce qui est pire.Entre nous ce millefeuilles indéfiniment remâché : chaque jour, chaque mot, en engendre d'autres, ainsi de suite à l'infini. Arielle devient d'une maigreur et d'une flétrissure effrayantes. Si l'opération n'a pas provoqué chez elle un implacable dépérissement.

  • De l'enfer

    Fin des lieux communs

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    Place au Psittacisme

     

    Le plus grand supplice de l'Enfer, c'est le sentiment d'abandon par Dieu, la déréliction. Même les anges se détournent de ce lieu : comme sur terre, les gens se détournent des malheureux. Les âmes damnées au sens propre sont rongées de remords, alors que la voie du Seigneur était sinon aisée à suivre, du moins soigneusement balisée. Il s'agit de ceux qui ont fait exprès de se détourner de la voie de Dieu. Dans une illustration de mon enfance, personne ne put m'expliquer la présence parmi le troupeau des damnés d'un prêtre aux traits parfaitement individualisés, retourné vers Dieu et lui montrant le poing : c'était Renan, lequel avait volontairement renoncé à la prêtrise.

    Mais s'il n'y a que les volontaires, nul doute que l'enfer ne soit vide ; c'est là aussi une possibilité, du moins lorsqu'on n'est pas un démon. Comment en effet croire que 2+2=5, ou bien croire que 2=2=4, sans croire à l'universalité de l'arithmétique ? ...Qui pourrait croire en une "division par zéro" ?... L'Enfer n'est donc pas le néant. Mais le rien.

    Évitez d'aller en enfer. Portez tous les scapulaires du Carmel.

    Jésus a parlé de l'Enfer 15 fois ? Or nous savons que le mot "enfer" est employé par les anciens traducteurs pour le Shéol, séjour des âmes, et la Géhenne, lieu du supplice des méchants, chez les Juifs, et l'Hadès des Grecs. Un retour aux textes originaux est indispensable. Les "apparitions d'âmes damnées", les exorcismes, prouvent l'existence des démons - assurément : il existe des forces négatives, comme les trous noirs. D'où nous vient cette fascination pour des supplices qui dureront des milliards d'années ? J'ai du personnellement m'arracher à cette vidéo à musique envoûtante.

    Il est effrayant que des procédés d'envoûtements, comme un simple rythme musical, permet de nous persuader, du moins de faire vaciller notre raison, même si nous pourrions démonter ces procédés. Tant le reptilien est proche. Il est effrayant que des vidéos stupides nous inculquent un mouvement de terreur où nous aimerions nous plonger. Nous en venons à nos demander s'il ne s'agit pas là, par nos sens, d'un itinéraire d'initiation, ma foi ! aussi valable que celui du raisonnement logique. Or, "le sommeil de la raison engendre des monstres" (Goya). Des textes également se montrent extrêmement suggestifs et convaincants. Exemple : si l'enfer n'existe pas, pourquoi donc le Christ serait-il mort pour nous sauver ? N'est-ce pas à la suite de cette mort que l'enfer est vide ?

    ...Mais alors, nous n'aurions plus rien à craindre ? Craignons la faiblesse de notre raison et de nos nerfs. Craignons de tuer Polanski pour Rosemary's Baby, et, ne pouvant le faire, de nous rabattre sur sa femme enceinte de huit mois. Car l'esprit est faible, et renferme l'enfer.