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Le Singe Vert - Page 16

  • Bribes d'Empire effondré

    39

    Apparition d'Ajaccio dge.JPG

     

    Sidoine répudie Cicéron pour la Vulgate, avec la plus grande flagornerie conformiste, y compris envers St-Loup, évêque de Troyes.

     

    1. 40

    Julius Népos négocie l'échange de l'Auvergne contre Arles et Marseille.

    Tout était-il si désertique ? si infesté de brigands ? Sidoine poursuit son festival de jeux de mots. Hommage appuyé aux commentateurs et philologues des manuscrits, moqués en tant qu' « Assis »…

     

    1. 41 aucun vers traité

    « Lectio difficilior » . Comment les hommes de ce temps-là voyaient-ils leur courte vie ? Début de la critique d'Anglade.

    1. 42 aucun vers

    Talent de feuilletoniste d'Anglade. La partie de « ballong cong ». Épuisement de la civilisation, abaissement de la larme à l'œil.

     

    1. 43

    Sidoine préfet de l'annone. Absence totale de sentiments profonds. De ma part, 40 années de refus et de fascination. Le Barbare vaincra, mais notre charogne agonise encore. Il y eut en ce temps des collabos, mais nous n'avons pas de Clovis pour assurer la transmission. Fin de Moi difficile.

    1. 44

    Sidoine éponge pathétique, émois de curé. Mon siècle préféré, le Ve (côté du manche). Tous les siècles se croient à l'effondrement des siècles.

     

    1. 45

    Le Tiers-Mondisme admiratif des deux époques. Nos réfugiés à nous ne prennent pas les armes. « La sottise s'est mise à penser ». Pleureuses contre Bénis de la crèche. Mais permanence à toutes les époques de la plus crasseuse ignorance.

     

    1. 46 à reporter plus tard, puisqu'il s'agit du n° XV.

     

    1. 47

    Encouragements à Majorien, nouvelle paire de biceps. Il sera le troisième Africain. Sidoine écrit son panégyrique. « Pourquoi la mort de tous, et la mienne, me sont-elles si désirables ? »

     

    1. 48

    Le grand-père de Majorien et ma lutte contre la folie. Il a servi sous Théodose.

  • Cathédrale de Bourges

    Angle rose dga.JPG

    Bourges fut le séjour de mon premier amour. Unilatéral, non consommé. La cathédrale est un lieu sacré. De nuit, illuminée, vue de l'abside, qui est la tête du Christ, la tête de l'Homme, la tête de D.ieu selon la Cabbale. Vue vers le nord-ouest, id est en décalage, plu grosse du bout vers nous, l'arrière seul de la façade étant visible. Au-dessus, couvrant tout, la longue arête verte du toit, coupée d'un clocheton de contrefort.Ces contreforts à leur tout soutiennent des arcs-boutants. On ne procédait pas autrement, pour prévenir l'effondrement des murs. Ce qui donne à la nef ainsi projetée vers vous l'aspect d'une vaste birème, ou d'un très long insecte multipode.

    C'est l'aube. Le ciel pâlit. La petite construction du sud baigne déjà dans l'ocre fumeux d'un horizon de ville. Au-dessus c'est bleu blancchi, bleu pâle, puis de plus en plus foncé vers le noir. Mais nulle part le ciel n'est dans la nuit. En bas l'obscurité totale, indéchiffrable, et es troncs d'arbres entrelardés de blanc. Nous ignorons ce qu'est ce muret luminet, ceinture ou fausse enceinte. Des rabres, des végétations imprécises et griffues bordent tout au long le longue nef, l'arrondi de l'abside qui semble s'aplatir vers vous comme un nez de chien contre une caméra. Là se dressent les modestes toitons pointus couvrant les absidioles. Ici se dresse un haut poignard noir, contrefort vu de tranche, et c'et alors que nous comptons : quatre pour l'abside et de moins en moins haut vers le nord, mais tout n'est qu'illusion de perspective.

    On en devine sept autres diminuendo vers le porche, avec leurs paires de cornes ou montants de lyre, inutiles et désespérément ornementaux – un petit porche en hauteur, deux petits piliers et deux colonettes, nous le voyons très bien à contre-ciel du virage nord-est. Ce sont des reduplications, des abîmes d'abîmes, avec un ygrec de purisme... Premier étage, six yeux visibles d'absides, plein jaune de projecteurs (on en voit trois voilés, lointains : à gauche, au centre plus haut, à droite un peu plus bas, triangle aplati structurant, mais nous ne le décelons qu'après coup. Géométrie pullulante à la gloire du Grand architecte. Correspondances innombrables et précises. Douze arcs-boutants, rames d'insectes, apôtres, lequel est de Judas, lequel de Thomas ? Étage des rosaces, des oculi en rang d'œillets de couturières, ainsi désignaient-elles leurs trous du cul stériles, une autre partie du corps définie comme "boutonnière", et par-dessus tout ça, la rambarde ajourée, le parapet protégeant le couvreur de la chute, avec ses clochetons à lui. Navire destiné à se ficher au ciel, de tout l'élan de ses aiguilles entravées dans le sol.

  • Florence Nightingale

    Gilbert Sinoué, né Kassab, au Caire, tira son pseudonyme de Sinouhé l'Égyptien, roman historique publié par le Finlandais Mika Waltari en 1945. Kassab-Sinoué naquit en 1947 et se consacra aux romans historiques lui aussi, qu'il écrivit en français, car notre enseignement florissait en Égypte en ce temps-là. Il écrivit en particulier La Dame à la lampe, et non pas « la licorne », anno Domini 2008 chez Calmann-Lévy. Cette dame n'est autre que Florence Nightingale, ce qui signifie « Rossignol » en français. Ajoutez à cela une bonne dose de guerre de Crimée entre Russes, Turcs et anglo-français, et vous aurez un aperçu particulièrement cosmopolite. Pourquoi ? Parce que la souffrance est universelle et met à bas toutes les frontières.

    D'autre part, la médecine, le dévouement des infirmières en marge des champs de bataille ignore également les frontières et s'efforce de remédier à la folie guerrière, qui touche elle aussi toutes les nations. La dame à la lampe, c'est cette apparition divine d'une soignante de haute humanité, qui vient la nuit se pencher sur les malades et les blessés, prenant sur son temps de sommeil pour veiller sur les alités. Florence Nightingale « Rossignol » exerçait ainsi, comme l'oiseau chanteur, ses talents thérapeutiques au cœur de la nuit. Désormais l'infirmière, variante de la mère, appartient à la panoplie des figures féminines, soignant aussi bien les femmes que les hommes, inspirée par le souffle des bonnes sœurs qui en ce temps-là constituait le corps médical féminin.

    Or la famille des Lords londoniens s'opposait à cette vocation irrépressible : une femme était faite pour se marier, tenir salon, faire des enfants et de la broderie. Il y avait deux filles dans cette famille, Parthenope, l'aînée, et Florence. Tout le monde tombait malade à qui mieux mieux, surtout la grande sœur qui se farcissait de crises d'hystérie, par tripotage insuffisant ou excessif de certains organes particulièrement sensibles, et qu'on n'hésitait pas à couper au bistouri, comme actuellement au Kénya. Et chaque membre de la famille d'y aller de sa petite obstruction culpabilisatrice : que surtout aucun voisin n'apprenne que la fille d'une noble famille veut embrasser cette carrière où l'on vide les pots de chambre en manipulant des linges pleins de pus.

    Les péripéties de la vie florentine (Nightingale) sont innombrables, elle va ici et là, avec ou sans sa sœur, effectue des stages dans des hôpitaux sans hygiène pourvus d'un personnel de femmes assurément très pieuses, mais incompétentes et fort peu efficaces. Les amitiés entre femmes pullulent, on y cède, puis on s'en repent, tous les jours entre ses draps roses à la même heure, en se chialant dessus à force de remords. Nous sommes en pleine ère victorienne, où la reine s'envoie son palefrenier en prodiguant des injonctions de la morale la plus rigoureuse. Les hommes seront médecins bien stricts, ou pasteurs bien rigides. Ces derniers seront tentés par le catholicisme, ou le protestantisme non anglican, et la religion, la piété, ses exercices et ses scrupules insomniaques viendront ternir ou illuminer, selon le point de vue, la sérénité constructive de notre grande hypernerveuse. Mieux que cela, Florence Nightingale est une passionnée, les obstacles et les réalisations sont vécus dans l'exaltation. C'est elle qui fondera la première école d'infirmières, établira des règles d'hygiène élémentaire, se préoccupera du confort et du réconfort des patients.

    Ajaccio, vers l'ouest dga.JPG

    Les soins aux malades sont toujours en crise, toujours en évolution, encore maintenant. Il y toujours à faire contre des négligences lourdes de conséquences, des administrations ralentisseuses, des habitudes néfastes, notre existence en effet, à nous autres humains, s'apparente toujours au rocher de Sisyphe qui retombe sans cesse au bas de la pente. Mais, comme dirait notre grande clownesse Léa Salamé, voici le temps des bémols. Le roman de Gilbert Sinoué emprunte à la technique et à l'atmosphère des œuvres de Conan Doyle. Sinoué suppose qu'un enquêteur américain se livre à une recherche plusieurs années après la mort de Florence Nightingale (épuisée par le dévouement, les nuits blanches et les germes accumulés, ainsi que par d'innombrables et fortes émotions nerveuses et spirituelles, sans oublier les luttes féministes constantes, étonnez-vous après cela d'avoir comme on dit mauvais caractère, ou plutôt, d'avoir du caractère et de mourir prématurément).

    L'enquêteur visite ceux qui l'ont connue, recueille et rassemble des renseignements, discute, parcourt les documents écrits, traque les secrets, et c'est un tourbillon de whiskies et de cigares, de trajets en chemins de fer, de dialogues informatifs, procédés indisposants et superflus pour un lecteur qui n'aime pas tellement le robot appelé Sherlock Holmes. Sinoué livre des conclusions biographiques soigneusement étayées, sous l'enveloppe d'un roman non pas policier mais d'investigation. Les informateurs livrent leurs pensées et réflexions dans l'ordre qu'ils veulent, et qui n'est pas nécessairement chronologique. Tel point est évoqué, puis telle circonstance, puis telle particularité, tels progrès, tels combats victorieux ou indécis, et nous devons sans cesse naviguer d'un bout l'autre d'une biographie éclatée.

    Nous nous y retrouvons, la plupart du temps, car l'auteur possède une grande souplesse pédagogique, mais pas toujours autant que nous l'aurions voulu. Nous aborderons certains aspects de la guerre de Crimée, car où la femme répare, l'homme esquinte : le témoignage ici recueilli est celui d'un grand blessé, Gallois, de la guerre de Crimée, entraperçu à l'enterrement de l'héroïque Florence Nightingale. Notre Sherlock amércain le remercie d'avoir bien voulu le recevoir. Et le gentleman de Caernarfon lui répond :

    «  - Aucune gratitude à avoir, monsieur. Il est probable que vous soyez déçu. Ce n'est pas tant pour évoquer l'œuvre de Miss Nightingale que j'ai accepté de vous voir. C'est pour vous transmettre un message, afin que vous le transmettiez à votre tour. Savez-vous qui sont les vrais vaincus de la guerre ? » Ne vous attendez à rien de bien neuf, chers auditeurs lecteurs : le message est toujours le même, et toujours aussi peu écouté, car les femmes réparent, les hommes cassent. Et les vaincus, « Ce sont les morts, monsieur. Uniquement les morts ! Vous me comprenez ?

    « L'Américain ne put qu'acquiescer, tandis que le soldat ajoutait :

    «  - Mais rassurez-vous. Nous parlerons aussi du Rossignol. » En avant pour les grandioses banalités des anciens combattants. Disons que ces banalités ne sont jamais banales.

  • En ces temps très anciens

    C'est le moment de délaisser l'i-pod ou l'écran tactile pour le monde réel : "Voilà des faits de petite importance" nous dit Sidoine, qui souffle un peu entre deux envolées, tandis que le public se râcle un peu la gorge : Parva loquor. "Il y en a de plus graves", quid quod, le latin relance tandis que le français se repose encore. V, 199, 28 09 13. Majorien effectue ses "enfances", et s'exerce à l'art militaire. "Il vise au contraire à devenir ton rival". Jeu dangereux, car souvent l'élève dépasse le maître : ce dernier ne doit pas trop en révéler : "Il hait tes victoires, et il aime ceux que tu as vaincus". Ma parole, c'est du sérieux. La confiance ne semble pas de mise entre maître et disciple. "Auprès de lui, Alexandre le Grand, "que tourmenta pourtant la gloire de son père", ne fait que sommeiller." Flagornerie assurément.

    Nul n'y voyait ironie. C'était la loi du genre. Alexandre dépassa son père de telle manière qu'on ne parla plus de ce dernier. Plutarque et Quinte-Curce attestent de cette jalousie d'Alexandre. C'est une bonne chose que de vouloir dépasser son père ; celui-ci en était digne. Le garçon suit les traces de son père et le dépasse, la fille au rebours cherche à se différencier de sa mère, mais la dépasse en beauté. Y a-t-il plus de rivalité générationnelle dans l'un ou l'autre sexe ? "Que faire, malheureux que je suis !" Ce n'est pas Sidoine qui s'exclame, mais le personnage qu'il a mis en scène. "Quel royaume procurer à mon fils, puisque j'ai perdu mon droit au trône wisigoth, si Rome m'oublie, si par surcroît mon petit Gaudentius est écrasé par le destin de Majorien ?" Ainsi la situation se trouve-t-elle inversée : le père n'est qu'un incapable, pas même foutu de transmettre un héritage quelconque à son fils, tandis que son élève convoite on ne sait quoi d'immense et de glorieux.

    Sidoine évoque ici le second fils d'Aétius, vainqueur des Huns, tout de même. C'est ce grand homme qui se plaint ici. Est-il à ce point déchu ? Voudrait-il régner sur les Wisigoths, en délégué du Sénat et du peuple romain ? Le destin des peuples dépend-il à ce point de ses dirigeants ? Assurémént non : le bouffon Bouteille avait raison. Mais que nous importe le destin des peuples ? Faut-il abolir l'Histoire individuelle des princes pour y substituer quelque vague sociologie, toujours la même au demeurant ? Faut-il reléguer Attila en bas de page pour le remplacer par de mornes considérations économiques et banales sur la vie quotidienne de l'éternel paysan au Ve siècle ? Et le grand Aétius de poursuivre ses jérémiades : "Ah ! Celui-là ! la Gaule déjà et toute l'Europe chantent ses louanges" – quoi ! Avant même qu'il ait atteint la pleine puissance de l'adulte !

    A travers les roseaux dga.JPGMais c'est "la Gaule" avant l'Europe. Sidoine possédait un fort sentiment d'appartenance à la nation gauloise. Sa famille avait soutenu l'usurpateur Jovien. Peu soucieux de s'appesantir sur ses ancêtres suspects, le poète déroule une de ces interminables énumérations litaniques, de philosophes, ou d'auteurs connus, ou de cours d'eau, pourquoi pas : les petits Romains apprenaient ces listes, pays après pays, sans même savoir les situer sur une carte. Il est vrai que les cartes nous semblent bien s'être réduites à des itinéraires, comme celui de Peutinger, comme certains éditeurs modernes le font déjà, les fous.

  • Fragments

    2022 – 01 – 14

    1. - Dans l'univers des faits," (ici interruption parfaitement stérilisante) "les méchants ne sont pas punis, ni les bons récompensés. Le succès est réservé aux forts, l'échec aux faibles. Et c'est tout.

    Portrait de Dorian GrayA Tino Rossi dgA.JPG

     

    Imaginons qu'il faille disserter. Ce serait cocasse. Cela ne donnerait rien de bon. Tout reviendrait à la question Suis-je faible ? Suis-je fort ? Et si l'on conclut bravement qu'on est mi-fort mi-faible, on glissera bientôt, invariablement à la conclusion que nous sommes tous faibles, bien faibles, pliant devant tous et toutes choses (bourges occidentaux ? ce qui reste à démontrer) pour juste une fois conformer sa vie à ce que l'on croit ses idées.

     

    X

     

    Monsieur,

    Nous avons bien reçu votre catalogue d'aphorismes. Malheureusement, leur forme négligée n'est pas faite pour racheter leur manque d'originalité.

    Veuillez croire, Monsieur...

     

    Réfléchir sur la pertinence de la notion d'originalité.

     

    X

     

    1318.- Vivre se perdre afin de retrouver les hommes.

    ELUARD

    Quel optimisme – avoir noté de l'Eluard ! L'homme aux "charmantes niaiseries", comme le stigmatise Ma Brillante Dissertation de la troisième série ! "N'est-il célèbre que pour être le fils du banquier Grindel ?" Se reporter bien sûr à la cohorte de fils de financiers parfaitement crétins. Devenus comme il se doit garçons bouchers. Pascal des Lieux Communs. Le plus grand des Ordinaires. Les Hommes ne piédestalisent que les grands ; autrement, vous comprenez...

    De même au fond de mon placard dort L'imitation de Jésus-Christ. Je crois qu'il serait temps d'envisager la composition de Thèses – en séries, en Système. Vivre se perde afin de retrouver les hommes – et leurs paroles...

     

     

    16 – 01 – 2022, etc

     

    X

     

    Musique : Stockhausen. Magma, écouté chez les autres, est insignifiant ; chez moi, sublime.. La voix de gorge que je prends ; mêmes notes, mêmes effets. La composition "pour soi" n'est jamais que faute de mieux. Me rappeler Sarreméjean qui m'avait débranché l'orgue électrique : il n'y a pas de limite à la médiocrité.

    J'ai reçu mon élève particulière. C'est une femme de bientôt quarante ans, sèche, en bleu, puritaine - “ascétisme”, dit-elle ; intransigeant. Dans un moment de confiance, il y a lontemps, elle m'a confié que l'acte sexuel, quand elle doit s'y résoudre, n'est qu'un besoin naturel. Depuis ce jour, je la hais, je suis fasciné, obsédé par ses pratiques onanistes - en gros plan - le visage, surtout le visage ; tous ses instants d'inattention attribués sans hésiter à ses rêves doigtés. Elle ne pense qu'à moi, à deux doigts de moi. Fais-le, fais-le pour moi je t'en supplie. Mais si par mégarde, dans le feu des explications, Mollen se laissait aller à la passion de la grammaire, il affleurait de ses doigts, de sa main prématurément parcheminée, ou le frémissement indistinct d'une épaule, un frémissement intérieur, une contraction terminale.

    Ils se congédiaient sans savoir que dire, comblant l'instant où elle se rajustait dans son manteau par des propos anodins et contraints. Parfois, elle amenait sa fille au cours. Une petite de quatre ans, sanglée dans de longs imper bleu marine, le nez déjà pincé, le teint déjà jaune, les yeux craintifs. Il lui donnait à feuilleter des images qu'elle feuilletait d'une main morne. De temps en temps elle se levait, venait vers sa mère enlisée dans le marais des ablatifs absolus, et répétait mécaniquement quand est-ce qu'on s'en va ?