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  • Développement nocturne


        Tout de même, c'est un peu angoissant ; mais cette angoisse est toujours plus féconde que la peur d'un auditoire insolent. Nous nous ferons très bien à ce monde intérieur, matriciel, mais prometteur : toute matrice est une promesse. Peut-être tout déjà, dans notre dos, s'est-il effacé ; au lieu de cette masse turbulente et inconsistante, nous trouverions, débarrassée de toute cloison, la lumière du soleil. Nous nous promènerions ; mais lorsqu'il nous faudrait rejoindre nos vagins pierreux, comment nous retrouver, après un tel éblouissement ? Les prisonniers de Platon ne doivent-ils pas se réaccommoder la vue après leur excursion au pays de la Vérité ?  Nous demeurons donc dans nos loges rocheuses : la nuit porte conseil.  
        Au fond de ces grottes, et non pas derrière nous, s'est révélé alors un élargisssement baigné de lumière africaine : une belle savane dans l'aube, où je marchais main dans la main avec ma compagne, Arielle, émerveillés tous deux. Ici une girafe, là une hyène, animaud respectueux. C'est aussi le pays des lions : prenons garde. Mais un lion, dans cette clarté, dans cette beauté, ne pourrait lui-même échapper à la grâce ; il ne nous nuirait pas. Il nous laisserait passer, nous ayant repérés dans son champ visuel et olfactif, mais sans daigner tourner les yeux ni le mufle dans notre direction. L'épreuve d'ailleurs s'attiédit. Le paysage insensiblement se remet à correspondre à l'Europe. Nous parvenons, main dans la main, le long d'un mur de cimetière, bienvenu, juste derrière lequel repose mon propre grand-père : il s'appelait Gaston, et je lui laisse son nom réel, populaire et royal. Sa tombe est magnifique : personne jusqu'ici je crois ne s'est avisé de sculpter sur une stèle deux profils jumeaux d'un défunt ; le premier le représente en son jeune temps, avec une abondante chevelure, le second, plus dégagé du front, dans une autre fraction de cercle (les deux circonférences empiétant légèrement l'une sur l'autre), en pleine maturité.
        Comment mieux exprimer la cohérence d'une vie, sur la pierre même de la mort ?  Une touche électrique figure sur la dalle : nous la pressons, et la voix d'un guide nous explique ce que fut sa vie. Cette coutume américaine, à présent tombée en désuétude, nous réconforte, Arielle et moi. Une voix d'outre-tombe, qui  n'est pas celle de Gaston lui-même, nous certifie que nos épreuves n'ont pas été vaines, et nous laisse sur notre faim. Nous aurions aimé en savoir plus encore sur cet enseveli, qui par-dessous le sol nos transmet la vie. Cætera desiderantur ! 

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  • Façade en contre-plongée

        Un toit bleu clair lustré barre toute la photographie en bas. Il s'agit d'une voiture, char indispensable au sentiment de la liberté de chaque individu en ces temps-là, début du troisième Millénaire. Au-dessus, à peu de distance, s'élève une façade progressivement éclaircie vers le haut, vraisemblablement bordelaise, car en ce temps-là, Votre Servant avait coutume de répertorier les voies de sa métropole. Tout ce que j'écris procède de ce ton solennel : "J'écris pour dans mille ans / Et je prends date". 2005 ? Peut-être. Le recul de cette rue ne permet pas de vue panoramique. Il  fallu cabrer pas mal ma caméra. Trois niveaux : deux portails en bas, ou peut-être fenêtre à gauche et portail à droite : lours meneaux, barreaux recevant ou non la lumière, surmontés de ces petits sexes bouclés destinés à recevoir le numéro dans la rue.
        Le pilier de séparation est formé de ces longues pierres jadis blanches en large usage dans l'architecture bordelaise du XVIIIe s.  Nous en comptons huit, la plus basse bouffée par l'infâme métal automobilistique, la plus haute présentant quatre légères draperies retombantes. Au-dessus règne un rebord de séparation, qui porte un nom spécifique, oublié. Pendouillent là quatre têtes de lion minuscules et semblables, de part et d'autres des linteaux vaguement courbés, divisés en sept blocs esquissant un arc. Le numéro de rue dans son médaillon su superpose au moëllon central. Le premier étage ou second niveau (les Russes diraient "deuxième étage") est finement souligné par le tuyau de la gouttière, à gauche.
      

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     Mais très vite l'oeil est attiré par les colonnettes, quatre groupes de deux, chaque paire flanquant la fenêtre haute. A gauche, les volets bordelais à petites jalousies, sont à demi-repliés. Ils s'entrouvrent en désordre. On les rassemble pour ouvrir, on les déploie pour ouvrir. A droite, tout est bien rangé. La fenêtre est moderne : nous sentons le souci de l'isolation, la solidité du bois ou du métal central, où ne filtre aucun courant d'air. Les pilastres jumeaux de chaque ouverture présentent à leur genou une fausse séparation de faux corinthien, et portent sur le chapiteau du haut la tête de lion, dans un triangle à angles ronds, la crinière arrangée quatre fois en cheveux de femmes dessinant des motifs luxuriants.
        Entre les deux fenêtres, au-dessus des longues pierres du rez-de-chaussée, c'est un motif républicain en forme de caducée, bas-relief surchargé barrée d'un bandeau zigzaguant, avec devise, trophée en bouquet, dont la meilleure comparaison serait encore la couverture brochée des fameux Almanachs Vermot, en vente partout dès le mois de novembre. Entre le bas de ces deux deux fenêtres et la ligne de séparation avec le rez-de-chaussée court une frise ornée par deux séries d'hexagones oblongs dans le sens vertical, creusés au centre, bordés de plinthes saillantes en pierre, désespérément vides, en quête de sobriété, ce qui est raté, car à la luxuriance en série correspond une nudité sans attrait.
        An centre, bien entendu, deux faux ressauts, trois pierres carrées ostensiblement jointoyées. Le troisième niveau ou deuxième étage français ne saurait que reproduire l'intermédiaire, mêmes pilastres, même motif allégorique central au même endroit. Et l'angle de prise de vue ne permettait pas d'excéder la frise supérieure. Daube architecturale, mais devant laquelle nous ne pouvons que nous extasier, au vu des platitudes dont nous abreuvent à présent les désespérantes productions de notre siècle. Je n'ai pas le talent de Léon Bloy, mais je vous emmerde.


        

  • Mémoires de Saint-Simon

    Seul dans la salle d'attente, avec, dans la pièce à l'ordi, la Mexicaine. Sa peau si douce et autre chose à foutre. Il faut trouver le trou et puis tu gicles et tu te retrouves comme un con. Avec toutes les complications et la chtouille. L'autre, masculin, féminin – ne m'intéresse pas. Je parle de Saint-Simon, le duc, pas le socialo. Histoires de généalogies, de gynécologie intergénérationnelle : notre noble se roule là-dedans comme ver en fumier. Il monte et redescend les branches, saute comme un atèle amazonien, comme faisait l'autrice de la Princesse de Clèves . « Elle se garda bien de faire son fils catholique : le père l'était, c'était assez » nous dit le Duc. Voilà comme l'on s'étripait sous l'Ancien Régime.
        Cela fait si longtemps que j'ai renoncé à la vie, aux rencontres, au corps et à  l'autre. Mes sourires sont devenus sans effet. Il porta le nom de prince de Tarente, dont aucun ne s'était avisé depuis cette Charlotte d'Aragon comtesse de Laval-Montfort. Elle s'en va : « Ciao, bonne émission » avec un accent néo-aztèque à couper au couteau. Voir un homme s'escrimer sur un cahier n'incite pas à la conversation. Je veux une efficacité immédiate. « S'intéresser à elle » ? Navré. Je ne sais plus si je souffre ou si j'en prends mon parti. Les « moi » seraient donc successifs ? Voyons voir comment les moi sont. Ma cohérence est donc : « Moi, vivre ? Ça va pas non ? Avec tous ces risques ?

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        Plutôt rester morpion, plutôt toute sa vie, râler contre le monde entier. » - est-on naturellement introverti ? ¿ Mexicana, me quieres ? De l'intérieur de ma voiture, et vitres relevées, je demande cela aux femmes que je croise sur les trottoirs. Et je me réponds en chantonnant sans fin, sur l'air de Papa maman la bonne et moi : « T'es vieux t'es moche t'es con tu pues / Tu crèves t'es vieux t'es moch t'es con... », etc... Donc: j'ai eu peur. Mais : l'ai décontracté surtout, l'air de s'en foutre, consentir à perdre mon temps, à ne pas « faire mes devoirs » pour Papa l'Instite, il me reste  à tourner en troisième personne pour composer le personnage. Sa mère eut ses raisons, et le mit au service d'Hollande, que nous protégions alors ouvertement, dans lequel il devint général de la cavalerie, gouverneur de Bois-le-Duc, et chevalier de la Jarretière. Et voilà comment on fait carrière grâce à un massacre (je n'ai toujours pas compris ce que c'était), un peu comme le Dauphin que sa belle-mère Yolande d'Anjou a toujours soutenu jusqu'à ce qu'il devînt Charles VII... le Victorieux.
        La féodalité, c'était franc. Les guerres privées, soit : en 1432, chacun se battait contre tout le monde, ce n'étaient qu'incessantes escarmouches. Mais ces gens-là ne connaissaient que la guerre depuis octante ans. Je pense aussi aux jeunes Indiennes de bonne famille, à l'autre bout du monde, qui consultant les annonces matrimoniales avec leurs parents, pesant le pour et le contre, comme s'il s'agissait d'acheter un appartement ou une voiture d'occase ; et une Bengalie, invitée sur le plateau de “Ce soir ou jamais”, disait qu'il n'était rien de plus normal, que la  jeune fille agissait ainsi sans plus de questions que pour avaler un verre d'eau.
        Et nos Occidentaux de s'esclaffer : quoi ! ne pas se marier par amour, accepter de régler cela en famille ! J'estime donc que les siècles passés n'ont pas nécessairement été ceux de la plus grande oppression, et que les gens n'y étaient pas forcément plongés dans le malheur le plus noir. Et que ne dira-t-on pas de nous autres, d'ici peu...
                            
                            15 01 2057

        L'éloignement de ces deux dates, cher public, vous montre bien l'histoire d'amour manquée que ce fut entre Saint-Simon et moi. Depuis 1971 je tente mollement d'achever ce Grand-Œuvre, alchimie du Grand Siècle. Toujours le tome II, que rechevauche le Tome III, d'où maints doublons. Mais je m'en fiche. Finir le II, reprendre le III, cela fera deux couches, le temps des superpositions. Où êtes-vous, public ? De quelles limbes incréées vous penchez-vous à présent sur moi ? Reportez vous en l'an 1707, qui sera votre Préhistoire. Figurez qu'« il y en eut deux » ; des lieutenants généraux, voyons, de la marine ! Ces fameux vaisseaux louis-quatorzièmes que vous avez reconstitués dans le musée de Rochefort, à présent sous les eaux ! Le mérite fit Ducasse, la faveur fit d'O – beau raccourci !
        Ducasse de tous les pays, unissez-vous ! A moi Lautréamont ! À moi chef de ma radiodiffusion, si doux, si secret, si distant ! si saint-simonien, du nom du petit-neveu socialiste, si peu prisé par moi ! Marquise d'O, bonjour ! Votre maison existait donc ? Votre château également ? Je crois l'avoir longé deux fois dans ma voiture, si proche de la grand-voie, sans que je le visitasse ! Et Saint-Simon de poursuivre, assassin vipérin : ...qui, de capitaine tout nouveau, et tout au plus lorsqu'ik fut mis auprès du comte de Toulouse, monta à ce grade si rare et si réserrvé dan sla marine sans être sorti de Versailles, ni s'en être absenté qu'avec M. le comte de Toulouse. Ô l'éternel refrain des mérites bafoués ! lointain écho de La Bruyère ! naïf bailli de Chartres, ignorant l'éternité des choses, et la transmission des faiblesses humaines !
        Mais je fais le malin. Je fais « celui qui sait ». Saint-Simon savait sur son siècle, nul ne sait comment. Il perfidait de partout, il traquait les manquements, les querelles à propos des longueurs de traîne, et les moindres usurpations des bâtards. Pendant ce temps-là, à Toulouse, les fanatiques célébraient toujours la Saint-Barthélémy comme un jour de victoire sur l'hérésie, eux-mêmes lointains descendants d'hérésiarques. On a vu qu'il en couta de ne pas donner une seconde bataille sûrement gagnée, et Gibraltar repris malgré la volonté de l'amiral et de toute la flotte, p. 457 – de cette édition sans doute, Pléiade première. Saint-Simon laissait les références en blanc je suppose.

  • Thanatopraxie

    La formation du thanatopracteur s'achève par l'obtention d'un diplôme d'aptitude professionnelle (anatomie, histologie, toxicologie) ; nous concevons aisément qu'une telle fonction, impliquant une fraternité à l'égard des morts, doive également requérir de grandes qualités de cœur, d'esthétisme et de sang-froid.  Si les soins ont lieu à domicile, un tel traitement ne garantit pas toujours cependant les meilleures conditions d'hygiène. D'abord, le praticien vérifie la mort réelle de la personne concernée, ainsi que son identité. Le corps doit reposer sur le dos, pour une meilleure répartition de la masse sanguine. Les parties génitales seront recouvertes.
      

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     La bouche et les narines seront soigneusement désinfectées. On utilisera parfois un moule buccal, plutôt qu'une mentonnière, pour maintenir les mâchoires fermées. Les paupières ne sont jamais cousues mais collées. L'injection du liquide (8 l environ) se fera pour les hommes par deux petites incisions aux jointures des épaules (carotides), pour les femmes dans les fémorales. Un système de drainage permet le remplacement progressif des liquides naturels par l'injection, à l'aide d'une seringue hypodermique emplie au fur et à mesure, d'une solution à base d'antiseptiques, de formaldéhydes, méthanol, éthanol,  parfois légèrement colorés pour être suivis à la trace.   
        Le corps est soigneusement lavé, régulièrement massé, pour diminuer le rigor mortis et faciliter la circulation des liquides injectés,Les organes internes sont vidés par aspiration à l'aide d'un trocard ou longue aiguille creuse. Une poudre de scellement évitera les fuites quand tout sera terminé. Puis il sera procédé au second lavage, enfin au séchage du corps. Après le traitement chirurgical interviennent les soins cosmétiques : rasage sauf pour les barbus, maquillage, onction de crèmes, plaquage des cheveux, coupage des ongles, éventuellement bouchons de couleur chair pour les paupières. Un soin particulier sera apporté aux lèvres, qui, trop serrées, risquent de sembler menaçante ; il faut pour cela régulièrement masser la lèvre inférieure.
        Le corps, soigneusement aseptisé, nettoyé de ses taches éventuelles en particulier dans les cheveux, doit être élégant et reconnaissable. Le plus difficile reste la présentation du corps, la plus naturelle et harmonieuse possible, à l'intérieur du cercueil.

  • Clavel Hurricana

    Courbe.JPGNous vous présentons Hurricana de Bernard Clavel, premier volume de la saga intitulée Le royaume du Nord, consacrée à l'installation au début du XXe siècle des familles canadiennes dans les contrées avoisinant la baie d'Hudson. Bon livre pour enfants et adolescents sachant lire et pour adultes, les premiers recevant, les derniers reconnaissant les ineffables effluves glacés et salubres des ouvrages nordiques, j'ai nommé Jack London mais aussi l'oublié James Oliver Curwood. Il me fallait cela, à moi : les moiteurs de la jungle ou les glaces arctiques. De la navigation, ici sur les torrents du Haut-Québec en direction de l'Abitibi. Des jambes gelées, ici les jambes d'Alban Robillard, définitivement gelées pour s'être gelées dans un trou d'eau sous la glace.
        Des veillées autour du poêle sous le toit de bois craquant par cinquante degrés sous zéro, avec la mère, le chaudron de soupe et les enfants blottis et chamailleurs, ici ladite famille Robillard avant son départ. Voilà comment cela se passe, et la référence à Maria Chapdelaine est inévitable, même si l'auteur à juste titre doit s'en montrer agacé – ne nous a-t-il pas dit d'ailleurs qu'il avait horreur qu'on parle de ses bouquins, et de juger ceux des autres : une famille de bûcheurs, entendez de défricheurs – d'abord abattre les arbres, puis dessoucher – en tirant sur les souches – puis labourer, semer, attendre que la neige fonde après avoir protégé la graine, enfin récolter. Après quelques années, notre pionnier en a assez de voir s'installer autour de lui des voisins, nouveaux venus attirés eux aussi par la fertilité de cette terre froide, et décide de gagner plus au nord, afin de   tout refaire.    
        Alban Robillard, encore valide, a déjà nous dit-on plusieurs échecs derrière lui. Cependant, convaincu par son beau-frère le coureux de bois, il se lance une fois encore à la recherche des latitudes boréales. Comment l'on déménage, fourneau sur la tête, balluchons dans le canot, sans oublier les matelas roulés en cylindres, comment l'on se reçoit les intempéries sur le front, comment les enfants manquent périr de fatigue, comment l'on parvient à bout de forces à quelques hectomètres du premier campement  de la nouvelle ville, consacrée à la construction du train Transcanadien, voilà ce que l'on apprend, et fines bouches de remarquer qu'il n'y a là aucune espèce de surprise,”nous avons déjà lu cela” disent-ils.
        Mais il y a la minutie amoureuse avec laquelle Bernard Clavel campe et dépeint ses personnages, suivant la mère de famille, une forte femme, dans le moindre de ses gestes, car il n'est  pas jusqu'aux moindres mouvements de cuillère qui n'appartienne à ce substrat culturel paysan et surtout canadien qui n'est pas si éloigné que nous n'en éprouvions encore et toujours la nostalgie. Et cette exactitude-là, passée de mode chez certains intellectuels, nous fait tout bonnement revivre avec ces gens-là si proches. Et lorsque le petit Georges est sur le point de mourir, et que l'on envoie à trois jours de marche aller-retour l'oncle coureux de bois pour aller chercher le médecin le plus proche, même si nous nous attendons à la rencontre avec le sorcier indien (Algonquin plus précisément), à la tempête en forêt, aux émotions de la mère, du père, qui prient tout de même moins à tout propos que ces bigots de Louis Hémon, nous entrons de plain-pied dans le domaine de ces émotions-là, parce qu'elles sont les émotions du roman populaire si décrié.
        Décrié ? Voire : car où puisons-nous le ressourcement le plus exact avec nos émotions d'amateurs d'histoires que dans ces grandes épopées populaires que nous retrouvons avec autant d'émerveillement dans nos feuilletons télévisés ? Je parle de Sans Famille par exemple, de Romain Kalbris  d' Hector Malot, du  Tour de France par deux enfants – tous romans d'enfances enfantines mais éternellement gravés dans nos âmes de petits lecteurs d'avant l'ère du rap et du ska pouah.