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Textes publiés - Page 4

  • Rêves

    54 03 31

    Dans une ville touristique germanophone avec Jacques et Muriel, grosse foule. Avec Annie je vais à la gare à pied acheter un billet de retour. Je choisis le guichet où l'on parle français mais comprends mal à cause de l'hygiaphone. Ma ville de retour n'est pas Lille, je rectifie. Annie dans mon dos me fait alors observer que j'ai oublié le billet pour elle, il faut tout refaire. Je dis que c'est un affront, qu'elle fasse cela toute seule, et redescends la pente. En bas, toujours la foule, un pédé immense déambule dans les boutiques avec une chevelure très haute où se pique une plume d'oiseau. Pour finir, je rejoins Annie en Dordogne à la nuit tombante en suivant avec peine un sentier de sable, intermittent, puis elle me rejoint dans un lit qui sert d'étape.

     

    54 04 07

    Il y a une vaste d'examens où planchent toutes sortes de connaissances, cousine, anciens étudiants ou profs. Mon sujet traite du protestantisme. J'ai à peu près fini (brouillon) et suis sorti en récré, ou pour manger. En revenant, j'aperçois Corinne témoignant d'un incident auprès d'examinateurs sur une vaste estrade centrale avec un dais. J'y tournais le dos. On aurait exclus un certain “Bastien”, que tout le monde connaissait pour son mauvais caractère, “dès qu'on le regardait”. Je me rends compte en regagnant ma place que je me suis surtout occupé du Moyen Age, hors sujet, et que mon document autorisé présente toute une partie “XVIe siècle”... et il me reste encore une partie “version latine” à faire...

    Structure branlante dga.JPG

    Pendant la première partie, je le suis toujours efforcé d'attirer l'attention sur moi par des petites mines et réflexions à mi-voix, disant par exemple à l'instant “J'en ai marre de ce truc de merde, je me demande pourquoi je fais ça.” Pendant la première partie j'ai vécu dans ma tête l'avancée de l'armée anglaise découvrant des poteaux indicateurs et fonçant dans la joie vers “Houlme”, du côté d'Honfleur, afin de couper les communications des Français. Ils sont arrivés en plein marché ; on les hélait de loin pour qu'ils achètent, mais ils ont dévalé la pente avec des cris de joie pour attaquer la ville et la prendre. Je regagne ma place dans l'immense salle d'examens où beaucoup d'autres reviennent se rasseoir pour composer ou traduire...

     

    54 04 09

    Dans un poste de haute montagne je suis inspecté en demi-groupe de sixièmes. Il ne me reste plus que 20 mn de cours, le groupe est incomplet, je ferai la même chose que pour l'autre section : remise d'un devoir. Je veux que ce soit drôle et décontracté, mais c'est surtout improvisé. Quelque temps plus tard, mais aussitôt après dans le rêve, je lis un compte rendu non personnel mais où je me reconnais fort bien. L'inspecteur parle de moi comme d'un Père Noël flottant dans les airs qui de face semble bien équipé dans une tenue rouge impeccable, mais de dos laisse dépasser de son sac des rouleaux trop longs de documents en pagaïe. Et de railler ma prononciation (pourtant juste) de la bière “Krooone”, et autres allongements de syllabes, ainsi que ma propension à la légèreté et à la superficialité.

    Ce cours en effet n'avait pas été fameux, reposant sur une improvisation des vingt dernières minutes. Je suis un peu blessé par ce ton de morigénation. Il est très facile de transformer n'importe quel cours par le biais d'un compte rendu hargneux.

  • Môssieu le HHHéditeur

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

     
     

    MÔSSIEU LE HHHÉDITEUR JE VOUS FAIS UNE LETTRE...


    Justement je ne sais plus trop quoi lui dire à l'éditeur. J'avais bien tout

    VL E S I N G E V E R T N° / N r 8 9

    préparé dans ma tête et puis c'est parti. Monsieur l'éditeur je vous envoie un chef-d'œuvre et si vous ne vous en rendez pas compte c'est bien fait pour vous et vous pouvez aller vous... - six fois "vous" dans la même phrase, voilà du style. J'espère de tout cœur que vous allez vous casser la gueule, comme tous vos cons frères... Ci-joint le formulaire de refus. "Ne correspond pas à nos critères" – vos QUOI ? "Messieurs, Votre maison d'édition se donnant pour tâche de réconcilier les diverses religions, comme je l'ai lu dans votre présentation, j'ai le plaisir de vous envoyer ce Petit Livre des Grandes fêtes religieuses monothéistes, qui entre précisément dans votre projet éditorial..." - réponse : "Monsieur, à notre grand regret, nous ne pourrons pas publier votre manuscrit ; en effet, il traite de la réconciliation des religions, alors que notre propos, à nous, est de réconcilier les religions. Vous comprendrez aisément que nous sommes là en face d'une incompatibilité sans remède. Croyez, Monsieur..." - le monde éditorial, quant à lui, en est encore à se demander pourquoi désormais, c'est fini, le règne des petits copains - j'en aurai bien un peu profité, mais ne le répétez pas. Le copinage n'est pas allé cependant jusqu'à me faire bénéficier d'envois de service de presse, faut pas exagérer non plus. Qui est-ce que ça va bien pouvoir intéresser? Pétards, mais bien mouillés. Qu'on ne vienne pas me dire que j'écris mal. Quand je vois le nombre astronomique de bouquins à

    la con dans les devantures, au style imbitable (l'auteur décrit minutieusement chaque brin d'hefbe), ou inexistant genre soupe à l'eau, à l'intrigue nazissime, je garde espoir.

    J'AURAIS BIEN AIME, MOI, UN PEU DE GLOIRE FRELATEE.

    Editez en ligne, mes potes, on ne lit plus, sauf CERTAINES jeunes filles FASCISTES et les femmes de cinquante ans ou plus. Pour le reportage télévisé sur la lecture chez les jeunes, ils avaient mis un garçon – allez toi, au hasard – mais les prétendus journalistes ne l'ont surtout pas interrogé ; un garçon, ça se tripote l' i-pod d'une main et la bite de l'autre. Alors j'écris. J'entasse. Une cinquantaine de titres. Sur internet, j'accumule. Je déblatère. J'atteins le nul d'un pied, l'excellent de l'autre, ça me fait un grand écart qui me fortifie vachement l'anus. Deux cents consultations par grand vent. Mais 200, c'est 200. Moteurs de recherche inclus, évidemment; vous n'allez pas me faire chier

    Sortie nord de Guéret dga.JPG

     

     
     
     
     
  • Une présentation

     

    	Grand B
    François dit Frank Nau, cadet et chaussurier, naquit d'un autre père. C'est un lunatique,
    à
    qui survint la fantaisie de transformer un jour sa maîtresse Annemari-e
    (diphtongue germanique) - en pénitente du strip-tease, sans qu'elle ait pu toutefoisSaint Dominique dga.JPG
    y renoncer tout à fait. François dit Frank a souvent traqué chez lui, ou chez l'autre,

    la névrose de haut vol, sans pouvoir pourtant frôler ces hauts portails de la folie.
    François dit Frank n'a pas brillé par ses études ; ce n'est pas qu'il se soit
    particulièrement
    vautré dans la cancrerie : simplement, rien de ce qu'on appelle
    choses de l'esprit (la médecine ?) ne l'a véritablement passionné. Le choix
    des chaussures,
    après tout - l'hygiène des pieds, jusqu'aux bonnes ou petites
    manières, gestes pour mettre ou ôter ses souliers, ne révèlent-ils pas l'homme
    et l'âme aussi sûrement que
    ses furoncles ou ses rythmes cardiaques ? François dit Frank, passé vendeur après stage à Fougères
    (mise en place, fichier clients), s'est porté acquéreur d'un atelier du Périgord
    Tourne sur les marchés, négocie ses ventes, ce qui lui rembourse l'essence
    et l'usure. La camionnette s'ouvre à tribord par un auvent
    latéral, exhibant
    les chaussures en boîtes
    carton ou transparentes : Zaramion, Lady-Top
    , Princesse A
    lyne. Il faut bien vivre. Et, pour l'orgueil, affichant prix et délais,
    du sur mesures, « couture trépointe ». Lui reviennent parfois des éclairs
    hors-saison sur
    son passé, ou sur l'argent qu'il devrait à Pascal, s'il prenait
    cruauté à
    ce dernier de se faire rembourser. François dit Frank ne ressemble
    à
    son frère que par l'implantation de ses cheveux, dégagés à mi-crâne et blancs,
    depuis
    la trentaine. Outre les souliers haut de gamme et l'étude de la langue tchèque (hommage
    à grand-mère Agata), François dit Frank Nau s'intéresse au tarot, sans en tirer
    bénéfice, mais non sans
    conclure, en privé, sur certains indices : leur pléthore
    démontre nécessairement une trame explicative, ou l'autre. Le nébuleux devient
    déduction ;
    rien qui s'oppose plus aux logiques mathématico-médicales ! D'où,
    chez
    notre cartomancien, ce flou de l'âme et ce vice artistique : talmudiste ou
    catholique, marxiste ou freudien - quoi que vous puissiez ruminer ou concevoir,
    quelles que soient vos restrictions les plus personnelles - toujours l'un ou l'autre
    de ces
    vagues devins parviendra à ficher sa flèche au milieu de vos cœurs. Chaque lame reçoit de lui seul désormais sa signification, à sa guise.
    C'est pour ne pas entacher l
    e renom de son frère, médecin généraliste ! qu'il
    affiche l'identité controuvée de Frank Nau. Il n'a pu le faire inscrire à l'état civil,
    mais se désigne
    ainsi sur son auvent de camion : "Frank Nau, Fort-Saint-Jacques,
    Dordogne ».
    François dit Frank est un homme "sensuel, sans problème" - sens. ss. pb.
    Ils sont tous deux fils officiels d'un cardiologue nantais, rigoriste, qui préfère
    au bâtard son légitime. Renchérissant dans le convenu, l
    a mère adore ce petit
    François, son "fils en coton" comme elle l'appel
    le. Bouclé avant même d'avoir
    blanchi. Dès la mort de ses
    deux parents, voici trois et quatre ans, Frank Nau
    manifestera de grandes
    dispositions hétérosexuelles, comme si en vérité la vie
    lui avait ôté le capuchon des yeux ; sa maîtresse actuelle est une Germanique,
    issue des Mertzmüller de Rauffendorf,
    aus einer großen Familie. Une grande
    blonde à tresses postiches, strip-teaseuse « en scène et à domicile », et qui
    n
    'accorde à ses peepers que la stricte abstinence.
  • Repères 49 à 55

    R. 49 Elévation dga.JPG

    Je reviens sur ton lieu de travail. "Et si je t'aime prends garde à toi. Je suis devenu froid comme ces femmes désireuses sur demande. Un jour pénétrer sera juste violer. L'homme ne jouira plus qu'abstraitement. . Nous nous fixons les yeux dans les yeux. Impossible de regarder ainsi sans rire Première Epouse Arielle.

     

    R.50 Te-Anaa ne doit jamais croire que je l'aime. Je vois tout à plat. Per tenebras. Ses chemins sont trop escarpés. Ciguë sèche tendue vers le ciel. Mais les observations de Djanem sont toujours les bienvenues, contrairement à d'autres.

     

    1. 51

    Djanem. Ses différents âges. Me nettoie l'âme. Arielle feint de me croire. "Il restera toujours entre nous l'essentiel" - Te-Anaa pompant laidement - "tu n'as pas l'envergure" disait Fedora.

     

    1. 52

    Est-ce que par hasard les femmes souffriraient du sexe ? Les écrits de Lazarus. La consultation de Djanem : "Il te fera payer ceci, cela" – Môssieur Lazare découvre les charmes du truisme... "Il faut s'en donner les moyens..."

     

     

    1. 53

    Livré à mon désespoir énergique.

    Les poèmes de Djanem démolis par Lazarus. Elle écrit comme à 16 ans, comme le père Martin grave à 23. Mon serment sur la tombe d'Antoine Thounens.

    Je ne veux pas être son ami. Son rire au téléphone, de bonheur devant mon malaise

    "Même à l'intérieur de moi, tu as peur des femmes." Lazare : "Qu'est-ce que le moi?" - le moi sait mieux que quiconque ce qu'il perdrait si son masque venait à tomber.

     

    1. 54 :

    Je ne veux plus te revoir qu'à l'hôtel. Coulons dans le mensonge. Jamais une nuit ensemble. Ejaculation précoce et plateau-pic.

    Il n'y a pas d'un côté les cons qui font le ménage et les intello qui pensent. Le ménage est l'estime de soi ? pas pour moi. Le respect de l'autre n'est que le masque de l'inertie,

     

    1. 55

    la peur le masque de la flemme, la flemme le masque du manque de confiance et d'acceptation de soi : de quoi est-ce que je me punis ?

    Avoir confiance en soi au point que les autres vous prennent pour guide, sans avoir eu à les écraser.

    Lettre de reconnaissance à Djanem, "il y a eu avant toi et après toi".

     

    1. 55

    Paresse est le masque du manque de soi. C'était ma femme qui ronflait. Je ne la quitterai jamais. Merci pour tes bienfaits, je t'écrirai toujours en m'imaginant avec toi. Dépouiller le vieil homme. Je vis à présent en coulisses.

  • Les vadrouilles d'un amant timide

    Le bar sur le quaidga.JPG

    Terence pourrait passer par la cour de chez Joëlle S., mais sitôt que la télé s'arrête le chien se met à gueuler “Tant que mon père n'est pas sorti lui foutre un coup de latte, il arrête pas”. Joëlle s'en va. Terence au baby-foot passe pour un con auprès d'une bande de cons, ressort en titubant « Cinq rhums monsieur Elliott, pas quatre ». Le surlendemain avec Magdalena, revenue de Bordeaux, Terence visite à Paris (30 mn par le train) la Galerie JUST IMAGINE. C'est une amie de Rachel morte qui maintient, malgré son suicide, toute l'exposition : "Cyniquement parlant, c'est très vendeur". Elle ne semble pas spécialement affectée. Joëlle Sègue sort soudain de l'arrière-boutique, pétrifiée : "J'ai reconnu votre voix, monsieur Elliott. - Vous vous connaissez l'une et l'autre ? - Disons que Joëlle s'est trouvé chez moi un petit job pour l'été - Magdalena je te présente une ancienne élève.” La jeune fille fait bonne figure : "Avec Renée je m'occupe du secrétariat". Terence lui jette un œil égrillard, estompé d'une moue rapide.

    Rachel, amie de la morte, couve sa jeune recrue. "Monsieur Elliott dit-elle, vous avez vu notre affiche , "Le Colporteur” ?" - Qui est cet homme ? - Vous ne reconnaissez pas cette musique ? Oh là là là, c'est magnifique ? de Cole Porter ! – et juste en entrant, une affiche originale de High Society, 1956, avec Grace Kelly, Louis Armstrong. - ...Sinatre et Bing Crosby, complète Magdalena. - Cole Porter n'est pas sur l'affiche, mais son nom y figure. Plus" - Renée est intarissable - "un agrandissement de sa pochette Its'De lovely, avec les gratte-ciel, à gauche" - Terence s'illumine : « Ah, Col Porteur, how funny !" Les femmes se paient gentiment sa tête. Très drôle, indeed - rien à boire ? - Non, pour éviter les renversements de verres..." L'assistance déambule, admire de bonne foi les photos, jusqu'à un tableau abstrait prêté par Facchetti pour le vernissage (Theodore Appleby, « Sans titre »).

    Joëlle se laisser frôler. Il la serre très fort aux épaules en bandant sur son dos. Magdalena signale vicieusement à Terence les meilleures litho (un saxophoniste soufflant des portées, Pierrot et Colombine - musique à présent de Franzetti, un peu anachronique, dit Terence - barbiers juifs à papillotes, quatre pasteurs en congrès. “En tant qu'adjoint au Maire du IIIe arrondissement...” - les discours viennent de commencer. Terence tente la tangente avec Joëlle. Magdalena n'écoute pas non plus, à l'arrêt devant un buste de cuir écarlate sans tête, et Terence a posé l'avant-bras sur la taille de Joëlle, élève d'antan. Il lui demande un peu ivre (pastis au goulot dans l'arrrière-cuisine – quel fouineur !) "si [elle couche] avec l'exposante, Pas question répond Joëlle, Renée pourrait être ma mère. »