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  • Humiliations subies et infligées par Fédora

    R. 106 :
        Plage de Palavas. Le cri de l'espèce. Maillot de Fedora mordu par-dessous. « C'est de ce vestibule que nous sortons tous ». Photo de moi rougeaud contre Léna écoeurée. Fuyez quiconque prétendra vous connaître mieux que vous-même. Lydie toujours privée de toute attache, même animale. Canal paisible.JPG

    R. 107 :
        Repas sur les tonneaux, Lydie trempée, puis dans sa voiture, ne faisant même pas attention à nous. Les  kayaks, les canards nourris au bord de l'Hérault, la coupe du monde et sa Marseillaise.

    R. 108 :
        La guinguette, le match écouté sur la route. La Princesse marocaine sur son assise, j'ai vécu tant d'évènements insignifiants. L'atroce monument aux morts de Lodève.

    R. 109 :
        Le musée de Lodève. Les femmes sur leurs bancs, Françaises d'un côté, Maghrébines de l'autre. St-Guilhem-le-Désert, le guide soûlant, l'achat d'un petit biclou pour Max.

    R. 110 :
        La grotte des Demoiselles, Arielle enfermée, achat de la petite chauve-souris. Le banc face aux poubelles où j'apprends l'indonésien.

    R. 111 :
        Si seulement Fédora déménageait à Apt... Promenade au Bois des Cèdres. Mon énorme gueulante. Les pauvres pilafs de Léna. J'ai oublié mes Sertralines : ça marche.

    R. 112 :
        Grande conversation. Je voudrais voir Olegario. DVD Into the Wild. Véra me demande de raccrocher, d'envoyer plutôt des courriels. Borine se fait frapper par son fils. Berlusconi reçoit la cathédrale de Milan sur la gueule. Rappel d'aspects d'Apt.

    R. 113 :
        Lydie revient de chez son père, horrifiée par les scènes d'ivrognerie et de baise. Je veux tout recommencer avec Djanem, et je tromperais l'homme. Déploration sur Borine et son fils Nicolas.

    R. 114 :
        Connerie de Marie-Christine avec son gamin : « Il perd son temps ! » Le gosse engueulé : « Il te crachera à la gueule ! » Fédora très docte sur mon oubli de médicament. Mon visage de 20 ans dévoré de tics. Fédora surnommée Péderre.

    R. 115 :
        Pour Lydie, tous les vieux seront dégueulasses. Léna infirmière à Bordeaux, pas un instant pour voir Sonia. Olegario mentionné dans mon blog, réactions très vives. Notre location fantôme dans le Lubéron. La détestation des Américains. L'amoureux parisien de Lydie. Sa voix gourmée de jeune fille au téléphone.

  • A Soral


    HARDT KOHN-LILIOM Terrasse en plongée.JPG
    4 Avenue Victoria
    33700 MERIGNAC
        à
    Monsieur N. T.
    aux bons soins des     
    EDITIONS BLANCHE
    4 rue Caroline
    75017 PARIS    

                    Mérignac le 13 août 2049

            Monsieur,

        Votre livre "Jusqu'où va-t-on se vautrer" a provoqué chez moi des réactions allant de la réprobation la plus viscérale aux enthousiasmes les plus jubilatoires. Impossible de rester indifférent...
        Je me permets de vous envoyer cet opuscule commis par mes soins, n'exigeant de vous ni appréciation ni réponse. Vous ferez "comme vous le sentirez". Cela s'appelle  Ce Macchabée disait, largement antérieur au "Caviar sur les méninges".
            Ne le renvoyez pas : jetez-le, ou faites passer.
        Bonne lecture, et bien à vous de tout coeur.
                                        H. K. L.

  • Fait chaud

    On fait les courses. ELLE achète n'importe quoi, et moi, j'achète aussi des conneries, par représailles. Intelligent. Ce que je suis bien. Enfin nous avons trop chaud. Et je passe à l'otrouduccupation suivante. Tiens, voilà une Photo. Et en couleurs !

    Bras écartés.JPG

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  • C'est fou ce que je rêve...

       

    Bicyclette et siège.JPG

    Le cours que je viens de donner s'achève dans la confusion générale. J'en ignore la cause. Juste après, la journée de travail continue.Après un bref laps de temps, c'est une réunion de parents d'élèves qui se tient dans cette même salle. Ils se bousculent. Il en vient de plus en plus    - les murs y suffiront-ils ? Pourtant ce brouhaha ne semble pas dirigé contre moi particulièrement. Et ce qui met le comble au tumulte, c'est l'arrivée en classe, par la porte, d'un père à moto, tout pétaradant. Celui-là me fait signe, c'est à moi qu'il veut parler, mais à part. Nous nous sommes donc isolés dans la mesure du possible, c'est-à-dire à peine, et j'entends cet homme qui me dit : «Ma fille n'est pas ma fille. Je viens de l'apprendre. Ses parents sont » - il me cite deux hommes, ce qui ne laisse pas de surprendre, même s'il s'agit des directeurs d'établissements très cotés de la ville. Deux hommes ? Il veut dire sans doute que ces respectables individus ont partagé les faveurs de sa propre femme, de façon si rapprochée qu'il serait impossible de déterminer, pour l'instant, le père ?   Je ne sais rien de tout cela. Il ne me vient même pas à l'idée de contester cette procréation par deux hommes ensemble, soit par saisissement, soit parce que la pratique en est dévenue tellement banale qu'il ne vaille plus la peine de s'en étonner.
        Voici maintenant une famille de type flamand, chairs jambonneuses et embonpoint correspondant. Ceux-là ne veulent même pas m'adresser la parole : ils me repoussent vers l'arrière. De plus en plus gagne l'opinion de détruire le métier de professeur au profit de membres des familles, qui se relaieraient auprès des enfants comme cela se faisait naguère en Italie au Moyen Âge, ainsi que d'internet, promu premier pédagogue de la planète. Ainsi pourrions-nous retourner, grâce aux prodiges de la décroissance, aux temps bénis où la vie durait peu, mais où l'on avait l'impression (pour les puissants) de vivre ; à présent, ce sont toujours les puissants qui vivent, mais les dominés, remplis à ras bords d'espoirs déçus, sont devenus féroces et désespérés.  
        Voilà pourquoi je suis pour un retour à la barbarie et à la loi du plus fort, qui avait au moins le mérite d'être claire. La fille flamande est rose et blonde, et refuse de me reconnaître. Comme si je l'avais tripotée. Comme si je ne l'avais pas tripotée. Que voulez-vous comprendre à l'ambiguïté des souhaits : les jeunes filles souhaitent toutes les choses à la fois. Ce sont les reines du monde. Quant aux garçons, ils se débattent avec les conneries de ces demoiselles et leurs incessantes contradictions. Revoici le motocycliste qui me rabâche son histoire de filiation homosexuelle par les hommes ; il se répète, je me répète. Ne pourrait-il y avoir dans ce genre de réunions sur convocations un minimum d'organisation ?
        Nous avons l'impression d'être livrés aux lions du cirque, encore ces jeux-là chez les Romains étaient-ils soumis à une liturgie très stricte. Peut-être pleure-t-il, d'ailleurs, ce motocycliste. Mais comme il vient de l'extérieur, où se déclenchent en ce moment de gigantesques giboulées qui trépignent sur le sol cimenté de la cour, ses larmes ne sont peut-être que des gouttes d'averses...  Autour de moi, tous les assistants, soudain attendris, affichent des mines satisfaites. Mon Dieu, où suis-je ?

  • Les confidences du patron

    « Alors voici : mes parents étaient des industriels d'Amiens et fabriquaient du velours. Ils étaient à leur aise (je  ne prétends pas être le fils de mes œuvres) » - donc, pas de mélo misérabiliste - « et souhaitaient me voir prendre leur succession dans l'affaire. Mais moi, tout gosse, je n'aimais que la mécanique. Je construisais dans ma chambre de petits modèles de machines, de moteurs. Tout mon mobilier était truqué. Mon armoire s'éclairait quand la porte s'ouvrait. J'avais un appareil pour boire au lit, avec une bouteille qui venait se placer devant ma bouche. Un tuyau acoustique me reliait à la cuisine... »  - c'est Les temps modernes,ou Hector le bienheureux. « Au lycée, je travaillais assez mal, sauf en math et en physique, mais devant un établi, avec la lime, la pince ou le marteau, j'étais infatigable... Bref, à l'âge de seize ans, pendant les vacances, j'ai monté un petit atelier dans la cour de mes parents et je me suis mis en tête de me faire une voiturette qui marcherait par ses propres moyens... » - eh bien, c'est très sympathique tout ça finalement.
        « Notez que ce n'était pas une idée neuve... Vous pouvez voir, aux Arts et Métiers, une voiture à vapeur qui aurait été construite en 1771... »  (c'est le fameux fardier d'artillerie de Cugnot).  « En France, de 1890 à 1900, beaucoup d'ingénieurs avaient fait avancer le problème : Panhard, de Dion, les trois frères Renault sans compter Ford en Amérique, les Benz et Daimler en Allemagne ; Rolls en Angleterre... Ma seule originalité, si j'en avais une, était de ne pas être un ingénieur, juste un gosse adroit de ses pattes... » - de quoi en effet être fier, même si l'entourage vous pousse à la connerie :
    « Peut-être pas ingénieur, patron, dit Rolande Verrier, mais ingénieux,oui, au plus haut point...
        « Larraque fronça les sourcils et parut inquiet pour la cendre de son cigare ; Sibylle se précipita et présenta un cendrier au patron, comme l'acolyte présente un calice au prêtre.
        «  - Ingénieux si vous voulez, dit Larraque d'un ton bourru. » Ne m'interromps pas salope. « Mais cela n'empêchait pas mes parents d'être anxieux. J'avais raté mon bachot ; je ne voulais pas me présenter à nouveau ; je refusais d'entrer dans leur affaire. Je passais mes journées dans un hangar, devant un établi... Ils se demandaient si j'allais vraiment sacrifier un avenir facile et sûr à des jeux qui leur semblaient absurdes... Enfin je produisis, en 1898, une sorte de tricycle à moteur et, trois ans plus tard, une voiturette qui faisait quinze à vingt kilomètres à l'heure... Ma famille avait renoncé à contrarier ma vocation, mais me tenait pour un demi-fou... Cependant quelques amis me demandaient de fabriquer pour eux des voiturettes semblables à la mienne. Bientôt j'eus assez de commandes pour occuper une douzaine d'ouvriers. L'usine Larraque était créée. Quand vous me ferez l'honneur de venir demain à St-Denis, je vous montrerai l'atelier initial, la cellule de laquelle notre affaire est sortie... Je l'ai transporté d'Amiens, pierre à pierre, reconstruit, et toute l'usine est bâtie autour de lui... Aujourd'hui nous avons trente mille ouvriers... Et voilà ce que c'est qu'une vocation !
        «  - Quelle belle histoire ! s'écria Claire, comme dans un soupir involontaire d'admiration. 

    Au jardin public.JPG


        «  - Tu as bien dit ça, Mélisande, murmura Sibylle après que Larraque eut été de nouveau accaparé par Rolande et par Verrier, venu seconder sa femme avec une magistrale autorité.
        « - J'étais sincère, dit Claire sur la défensive. C'est une étonnante histoire... tu ne trouves pas ?
        «  - Si, ma belle innocente... Magnifique !...Seulement, moi je la sais par cœur.

        « Le lendemain, les deux cousines se rendirent ensemble aux usines Larraque. Sibylle portait un « tailleur sec » gris foncé et un renard. Elle était venue inspecter la tenue de Claire avant le départ.
        «  -  Oh ! pas ce grand chapeau, lui avait-elle dit. Un simple feutre... Tenue de travail.
        «  Elle soupira :
        «  - Je me serais bien passée de visiter l'usine pour la cent cinquantième fois, d'autant plus qu'avec le patron cela va être une course éperdue. Mais il avait l'air d'y tenir... Et puis, ça embête Rolande qu'il s'intéresse à toi.
        «  - Pourquoi s'intéresserait-il à moi ? demanda Claire en haussant les épaules.
        «  - Parce que tu es hideuse, Mélisande, parce que tu as des yeux chassieux, une peau de crocodile, et des cheveux ternes, couleur de vieille muraille... Le patron a une violente passion pour la mécanique, c'est entendu, mais pour être constructeur, on n'en est pas moins homme... Il sait reconnaître une gosse bien balancée... Rolande est une belle pouliche aussi, seulement elle.  est maintenant trop sûre de son pouvoir sur lui ; elle l'asticote ; elle devient lancinante... Un de ces jours, il y aura un retour de manivelle et la belle Rolande se fera sonner. Je ne pleurerai pas... Tu es prête ? Le patron a envoyé sa voiture. Je ne sais pourquoi ; nous aurions pu prendre la mienne...   Mais puisqu'elle est là...
        « La longue voiture blanche était devant la porte. Le chauffeur, casquette à la main, souriant, ouvrit la porte.
        «  - Bonjour, Eugène, dit Sibylle en vieille habituée et Claire, plus novice, répéta après elle :
        «  - Bonjour, Eugène.
        «  La visite des usines Larraque demeura, dans l'esprit de Claire, une vision d'Apocalypse.  Une petite voiture, que pilotait Larraque lui-même, bondissait d'atelier en atelier. »
        Bon ! Nous vous  passons cette visite à la Zola, nous devinons la suite, Claire est utilisée dans un milieu tout à fait étranger à sa personnalité de Mélisande romantique et frigide. Les clichés s'enchaînent, un chauffeur a toujours une casquette à la main et autres joyeusetés. A lire, à oublier.  Terre promise, sans article, d'André Maurois.