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Le Singe Vert - Page 55

  • Au ras du sol

    Bonjour.
        Je souhaiterais vous renvoyer l'article dont le n° de facture est le 43globi612tocu, mon numéro de cliente est le 503 grebougna556lacalott7,

    Anne rigole.JPG

    mon adresse est Anne-Marie Chupignon, 4 avenue Casimir Delavigne, 33800 Rontonton. Malheureusement, le relai "Opticien Jugudu" ne consent pas à vous renvoyer le paquet en cause, disant qu'il lui faut une icône de type "smartphone" (appareil que je n'ai pas) afin qu'il puisse cliquer dessus. Je trouverais dit-il ce symbole "en regardant sur internet". Or, en explorant votre site, il m'est impossible de repérer une telle icône (ou une "clé"). Malgré les documents en ma possession et que je présente, rien ne convient, trois fois de suite, et le délai de rétractation se trouve atteint. Pourriez-vous me préciser ce que je pourrais faire.
        Avec mes salutations les meilleures.
        Anne-Marie Chupignon-Lanoisette   Téléphone 0656089968.
    62 12 07
     Le monde est comme ça depuis la nuit des temps et sera comme ça jusqu'à la nuit des temps. Parce que la seule vérité, la seule de chez Tout Seul, c'est qu'un jour ou l'autre on va tous CREVER. Alors on fait tout ce qu'on peut pour ne pas y penser, car un monde habité par la VERITE serait un asile de fous où tout le monde hurlerait d'horreur. On prend donc un peu de hauteur, au lieu de débiter des vérités à deux balles. Tenez, moi, par exemple, je ne me gêne pas pour vous faire de la métaphysique à deux balles.

  • Nos locutions



    Toute famille a son folklore. Il plaît à notre Seigneurie de s'imaginer en couple célèbre, dont la gloire luira pour les siècles au fond des ténèbres. Nous serons, pour le moins, des petits-maîtres, Anne Jalevski et Bernard Collignon, dit Vandekéen, dit Kohn-Liliom, car l'exotisme est de rigueur. « Etrange entreprise », absurde et vaniteuse, consistant à répertorier les expressions les plus banales afin de leur donner une valeur exclusivement nôtre, bien à nous, familiale. De même, la boîte de chocolat que vous avez choisie dans un rayon de supermarché devient-elle, dès qu'elle a touché le fond de votre Caddie, votre boîte de chocolat.
        La vache a deux sous-produits (le lait et la bouse) (in italiano : la vacca ha due sottoprodotti : il latte, e la bovina). Celle-ci vient d'une blague circulaire, en vogue chez les potaches. La voici. On appelle cela une « ritournelle »
     
               
    La vache a deux sous-produits... le lait et la bouse
    Le lait, aucune importance,

    La tête de Robert.JPG


    La bouse... de deux choses l'une,
    Soit elle tombe dans le pré, soit elle tombe sur le chemin
    Si elle tombe dans le pré, aucune importance
    Si elle tombe sur le chemin... de deux choses l'une,
    Soit elle est sèche, soit elle est fraiche
    Si elle est sèche, aucune importance
    Si elle est fraiche... de deux choses l'une,
    Soit on la voit, soit on ne la voit pas
    Si on la voit, aucune importance
    Si on ne la voit pas... de deux choses l'une,
    Soit on ne marche pas dedans, soit on marche dedans
    Si on ne marche pas dedans, aucune importance
    Si on marche dedans... de deux choses l'une,
    Soit on ne s'en aperçoit pas, soit on s'en aperçoit
    Si on ne s'en aperçoit pas, aucune importance
    Si on s'en aperçoit... on s'écrit :
    "Oh la vache..."a deux sous-produits... le lait et la bouse    
            

    Nos recherches ne nous ont pas permis de découvrir les origines de cette facétie de sixième supérieure. Mais il est de fait que nous nous exclamons, Ma Femme et Moi, plus souvent qu'il ne convient, "la vache" ! (surprise, admiration, ou contrariété). L'autre dans ce cas ne manque pas de poursuivre, en français ou en italien, par la première phrase.
            Savez-vous que l'effet immédiat de ce répertoriage nous plonge insidieusement dans un état de mélancolie ? en effet, que faisons-nous d'autre que perdre notre temps. Et que notre temps est court.  
        Herrenchiemsee
        Il faudrait ici retranscrire la centaine (et plus) d'exclamations involontaires qui me sortent au moindre dérapage de mon être physique : appréhension de laisser tomber quelque objet sans valeur, surprise d'une porte ouverte un peu vite ou d'un courant d'air faisnat s'envoler mes feuilles. Mais le plus fréquent de loin est "erremmel". J'ai bien essayé de le rattacher à "hérem El", "excommunié soit Dieu" en hébreu de cuisine, ou de "la mère" à l'envers, puisque j'avais imaginé un royaume de ma ère, invaginé en quelque sorte puisque j'y vivais au sein de sa panse, à jamais recroquevillé. Je sais aussi que j'ai reçu maintes baffes avant mes cinq ans, parce que je laissais tout tomber, ou que je renversais tout.
        Jusqu'au jour où mes sots de parents (qui ont pourtant bien fait tout ce qu'ils ont pu ppour que je ne manque de rien) se sont laissé convaincre de consulter un oculiste (on ne disait pas encore ophtalmologisticationnicien), qui  me trouve une belle distorsion de vision, datant de es fameuses "convulsions"). Et depuis, mon cerveau archaïque se rappelle ces gifles et ces reproches grondeurs. Alors, je m'exclame, en "zinon" (à l'envers, "alsrévenn") "la mère", pour détourner la claque ou demander pardon. "Zinon" est une version atténuée du prenom de ma mère, "Simone". Son pays, où l'on parle le zinon, est la Zinonie, et le drapeau présente une atténuation de nos trois couleurs : vert, jaune, rose.
        Quant au chateau de Herrenchiemsee, nous l'avons visité au milieu de son lac, en compagnie d'une guide toulousaine et germanophone, qui s'excusait de son accent (les visiteurs alors grommelèrent que oui, en effet, cette étudiante en avait un, prticuilèrement inconvénientiel, réaction de butors germaniques particulièrement basse. Ma femme oublia comment on devait prononcer ce nom en allemand : "Herrenk' iimzéé", comme "die Chemie", "k'emieu". Ma collègue d'allemand, celle qui a fait redoubler ma fille avec 12 de moyenne, s'étonnait : "Mais enfin, pouruoi tout le monde s'obstine-t-il à prononcer "Herrenschiemsee ?"   Ma Femme ne dérogeait donc pas à la règle.
        "Ma Femme" n'est pas du tout une expression possessive. Je suis très fier d'en avoir enfin une. C'est de l'affection, l'affirmation de mon, de notre insertion sociale, de notre hétérosexualité si facile à remettre en question. Eh bien, puisqu'il faut rassembler ces deux expressions, parlons d'une vague assonance : si je crie "erremmel", soit, très approximativement, "herren", ma femme croira compléter par son"Schiemsee", prononcé "chimm-zéé". Parfois je la corrige, parfois non. Cela nous arrive bien une fois la journée. Notre union est faite de ces petits complicités exaspérantes. Je vous demande de vous pencher sur vous autres, qui pourriez vous aussi le révéler à tous ceux qui s'en foutent. "Oh, Sartre (Jésus, Bouddha) n'a rien inventé !" Ni moi non plus. Allez chier.     
        Dans c'cas là de Milan (dans des cas si salauds)

  • Bordeaux, Lyon, Paris : c'est loin, le mois d'avril.

     94 UNGGOY LUNTIAN         (tagalog)

    • Rédacteur HARDT KOHN-LILIOM
    • dergruneaffe.hautetfort.com, kohnlili.blogs.sudouest.fr
    • singevert.blogspot.com
    • Oreille de hérisson.JPG
    • citation 1183.- Combien je justifierais, par ce pacte universel et sacré, de gens qu'on accuse de méchanceté, tandis que c'est soi qu'on devrait accuser de sottise !
          Denis DIDEROT ( Le neveu de Rameau)
       ICI RADIO VIEUX CON
                              eeeeeee


      Bordeaux m'est trop connue, déambulations molles, chaleurs touffues, humidités de fins d'automnes. Bordeaux momifie ma jeunesse et mon âge mûr, ma vie jusqu'à ma mort. Bordeaux se love autour de sa Chartreuse Nécropole, avec la tombe de Goya dont on n'a jamais retrouvé la tête). Eloge de Lyon
           Quant à Lyon, je n'y suis retourné qu'une fois, plus belle cité de France assurément devant Paris surfaite et sans âme  - Paris n'est plus qu'un gigantesque, un puant hurlement de bagnoles ; d'où surgissent, inhumains, disproportionnés, glacés et bouffis, ces monuments inaccessibles posés là comme autant de diamants boursouflés ceints d'interminables prairies à vaches – avec tout autour, toujours, le bouillon de culture de milliers de pots d'échappement.
          Il n'y a plus à Paris la moindre parcelle d'âme, plus la moindre trace de souvenir d'ébauche d'atmosphère. Evoquer l'âme de Paris revient à encenser de vieilles nostalgies rancies. Sans oublier, chez l'habitant, la frime, la frime, la frime. Et comme disait un lepéniste, trop de bagnoles, trop de bougnoules.
          Je n'en suis pas pour autant de Bordeaux non plus, où mon effondrement financier définitif m'assigne désormais à résidence (rien en revanche  n'excite davantage ma nostalgie que tel couloir d'hôtel, déjeté, bosselé,  par-dessus le garage, comme à Villefranche-de-Rouergue : coursive mal repeinte, grinçant sous le pied, avec les chiottes au bout, sous une chaîne de chasse qui branle. Pays de brocanteurs, de revendeurs à la balle ; je chercherai un jour quels ancêtres m'ont collé cette fichue nostalgie.) Je ne puis louanger Lyon, que je connais trop peu. Ni Bordeaux, que je connais comme ma mort.
      Mon père petit instite  paniqué par la vie. Gaston le grand-père qui jouait au dur sous son gros ventre - tout peuple, désespérément peuple ; des facteurs, des  bistrots, des forts en gueule des Côtes de Meuse. La grand-mère paternelle issue de rouliers jurassiens transportant sur des fardiers d'énormes meules de comté ; les enfant qu'elle a eus d'Eugène chef de gare, dont mon père, et de son fils, ils n'avaient cure : pas de culte familial. Juste une envie de fuir (le « fossé des générations » - ordres, reproches et punitions. Aucun flambeau transmis. Ni sénateurs, ni gouverneurs, ni bonnes manières. Braves gueulards et sans manières : tel est notre arbre de Jessé. Ivrognes, chapardeurs et têtes de lard, brusques avec leurs femmes, lâches à l'occasion : Gaston cuistot de Verdun, Eugène chef de gare mobilisé sur  poste, pas le moindre coup de feu l'Eugène. A ma naissance ni prodiges (pluies de sang, boucliers entrechoqués ou autres, ou bien source de miel soudain dans un coin de la cuisine ; juste des pierres dans les volets, des menaces de mort sur ma mère enceinte
  • La Presqu"île de Gracq

        A présent nous voici dans cette presqu'île, où la route s'achève en boucle cerné de maisons basses, un pignon vers soi, l'autre vers le marais. Nous entendons les plates qui accostent, le choc de la gaffe sur le ponton comme un signal de fin de pièce, sur la scène. Et ces "comme", "comme", "ainsi que", récurrents, inlassables, qui ne cessent re ponctuer le lent et long récital de Julien Gracq, "à la façon" des reprises de souffle d'un Zamfir au-dessus de sa flûte de Pan. Au début l'auditeur, envoûté par les notes, ne le perçoit pas ; puis il n'entend plus que cela, ce chuintement organique, mouillant, répugnant "comme" une soupe qu'on aspire. Il faut à nouveau que s'oublie cette contrainte humaine, respirer, pour que l'on retrouve la jouissance de la pure musique.
        Ainsi doit s'accomplir l'itinéraire à travers l'initiation, l'envoûtement chez Julien Gracq, où tout est métaphore, trans-position, où tout renvoie aux autres mondes de perception, le parquet au pont de navire, les ponceaux à des soubresauts de la terre, la mer à un fourmillement. Puis ce second voile s'écarte pour la mélancolie, la mélancolie de la jouissance (et la jouissance de la mélancolie, c'est obligé) : car cet homme, de sexe masculin (qui est la presqu'île), et pourvu d'une belle voiture, "maison roulante" avec tout le confort, n'est qu'une sensualité aiguë, par tous les pores, lui qui traîna partout sa tronche banale que défigure une tumeur appelée "grain de beauté".     On ne lui connaît pas d'autre partenaire sexuel que sa femme. Il possède une maîtresse, Irmgard, "il me regarde", ou plutôt se trouve possédé par elle. Il l'aime, et ce qu'ils font tous deux sur la couche exotique d'un hôtel de Bretagne l'enchante et l'enchaîne, plénitude amenant lassitude, et le laisse, à la fin de l'étreinte ou de l'absence, sur l'extrémité de sa presqu'île...  "Comment la rejoindre ?" - ainsi se termine la nouvelle éponyme du recueil. Et je ne sais si elle est venue. La femme reste aussi inaccessible dans son plaisir que dans son absence. L'homme pour la femme, apparemment moins, du moin s il n'en transparaît rien dans leurs écrits ou leurs fantasmes.
        La nature elle-même n'est pas plus sûre, livrée au cycle du soleil dont l'obscurité triomphe, "comme" une flaque résorbée qui toujours finit par ressourdre et se répandre, au pied des murailles de Guérande cernée de marais. Le soleil n'en finit pas de se coucher, Irmgard de se faire attendre, la lumière de descendre. Julien Gracq fut longtemps mon seul amour, lignée de Flaubert, sans ironie, sans légèreté, mais avec la même glu de l'âme : ce mal de vivre que Sartre appelait "bourgeois", quand il n'est que de l'homme. J'aurais aimer composer comme Gracq. Il ne donne aucune leçon. Il ne connaît pas "la balance à peser les balances", il ne sait rien de la marche du monde et des hommes, rien d'autre que les découvertes des romantiques, ce qui déjà reste  insondable : l'homme
    seul devant l'amour, devant l'autre, devant soi. La Presqu'île de Gracq datée de 70 "ressemble" aux années 30 ou 50 qui les reflètent au-delà d'un conflit mondial - mais pas au-delà : juste avant que les lignes bougent, que le libertarisme ait enflammé, puis  sournoisement empoisonné la terre. Avant nos obsédantes catastrophes trop orchestrées par la sottise et le journalisme, qui sont souvent une même chose : le peuple se noie, les journaux télévisés lui renfoncent la tête sous l'eau "parce qu'il le demande". J'accuse les journalistes d'aide au suicide, et de non-assistance à personne en danger. La politique et la guerre, qui n'en est que l'accomplissement, n'interviennent chez l'auteur que "sous la forme" d'un vaste évènement tellurique, inévitable et générateur d'angoisse, d'une attente encore accentuée des choses, prolongement à peine accentué du cruel inaccomplissement des choses et de nous-mêmes. La bouteille et la mère.JPG
        Et l'horizon s'embrase aux lueurs des canonnades silencieuses du couchant – l'ai-je bien descendu... Gracq après bien des Vigny, bien des Victor Hugo, des Balzac même, auteur de Béatrix,qui se passe à Guérande, nous ont bercé de ces équivalences entre états d'âme et nature, ces liens entre l' "étroit espace clos" de la chambre d'amour qui l'attend et cet "entrelacs sournois de pensées et de gestes", du pressentiment d'un éternel retour.    Du vaste paysage où s'est allongé la journée jusqu'aux cloison d'une cellule érotisée  s'infiltrent "derrière lui" les similitudes crépusculaires qui le piègent. Il importera dans l'acte amoureux cette "nuit tombante" et ce frileux "sommeil de l'arrière saison" que la femme croit-il transforme en soleil d'aurore. Et dans un mouvement naturel et conscient, il "[sème] derrière lui toutes ces images de la solitude", en route vers une autre, "à la manière" d'un fantôme – ici la paraphrase rôde autour des métaphores : il "[court]" se prendre au vertige illusoire de l'union sensuelle, en prévoyant déjà sa fin, la souhaitant peut-être obscurément, crépusculairement. Il s'est rappelé récemment la vérité ou la rumeur du plaisir de l'homme naissant de son regard, et celui de la femme dit-on dans celui d'être vue.
        Alors "la chenille lumineuse d'un train glissa à l'horizon dans l'axe de la route"...

    Cette photo s'intitule "La bouteille et la mère", ce qui est d'une cocasserie suffocante.

  • Lettre à éditeur

    M. COLLIGNON Bernard

    4 Avenue Victoria
    Une montée de Tulle.JPG33700 MERIGNAC        

    courriel colber1@free.fr                

         aux

    Editions T.
    3 Quai du Ru

    FONTAINE-POURRITE                     

                            Mérignac le 27 mars 2015



                Monsieur, Madame,


        Veuillez trouver ci-joint le manuscrit intitulé

                LECTURES

        couvrant les années 2032 à 2038 de notre ère, consistant en comptes rendus :

        auteurs connus ou inconnus, anciens ou contemporains (Hervé GUIBERT, Michel FAYAL,

        KEROUAC, Jean RASPAIL..) qui ont suscité mes réactions enthousiastes, colériques ou

        mollassonnes.

        J'espère au moins vous amuser.

        Vous envoyer une enveloppe afin de me le renvoyer me semble superflu, car

        mes écrits peuvent se jeter sans inconvénient.

        Veuillez accepter,

        Monsieur, Madame,

        mes salutations les meilleures, poil au tracteur.