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Nos locutions



Toute famille a son folklore. Il plaît à notre Seigneurie de s'imaginer en couple célèbre, dont la gloire luira pour les siècles au fond des ténèbres. Nous serons, pour le moins, des petits-maîtres, Anne Jalevski et Bernard Collignon, dit Vandekéen, dit Kohn-Liliom, car l'exotisme est de rigueur. « Etrange entreprise », absurde et vaniteuse, consistant à répertorier les expressions les plus banales afin de leur donner une valeur exclusivement nôtre, bien à nous, familiale. De même, la boîte de chocolat que vous avez choisie dans un rayon de supermarché devient-elle, dès qu'elle a touché le fond de votre Caddie, votre boîte de chocolat.
    La vache a deux sous-produits (le lait et la bouse) (in italiano : la vacca ha due sottoprodotti : il latte, e la bovina). Celle-ci vient d'une blague circulaire, en vogue chez les potaches. La voici. On appelle cela une « ritournelle »
 
           
La vache a deux sous-produits... le lait et la bouse
Le lait, aucune importance,

La tête de Robert.JPG


La bouse... de deux choses l'une,
Soit elle tombe dans le pré, soit elle tombe sur le chemin
Si elle tombe dans le pré, aucune importance
Si elle tombe sur le chemin... de deux choses l'une,
Soit elle est sèche, soit elle est fraiche
Si elle est sèche, aucune importance
Si elle est fraiche... de deux choses l'une,
Soit on la voit, soit on ne la voit pas
Si on la voit, aucune importance
Si on ne la voit pas... de deux choses l'une,
Soit on ne marche pas dedans, soit on marche dedans
Si on ne marche pas dedans, aucune importance
Si on marche dedans... de deux choses l'une,
Soit on ne s'en aperçoit pas, soit on s'en aperçoit
Si on ne s'en aperçoit pas, aucune importance
Si on s'en aperçoit... on s'écrit :
"Oh la vache..."a deux sous-produits... le lait et la bouse    
        

Nos recherches ne nous ont pas permis de découvrir les origines de cette facétie de sixième supérieure. Mais il est de fait que nous nous exclamons, Ma Femme et Moi, plus souvent qu'il ne convient, "la vache" ! (surprise, admiration, ou contrariété). L'autre dans ce cas ne manque pas de poursuivre, en français ou en italien, par la première phrase.
        Savez-vous que l'effet immédiat de ce répertoriage nous plonge insidieusement dans un état de mélancolie ? en effet, que faisons-nous d'autre que perdre notre temps. Et que notre temps est court.  
    Herrenchiemsee
    Il faudrait ici retranscrire la centaine (et plus) d'exclamations involontaires qui me sortent au moindre dérapage de mon être physique : appréhension de laisser tomber quelque objet sans valeur, surprise d'une porte ouverte un peu vite ou d'un courant d'air faisnat s'envoler mes feuilles. Mais le plus fréquent de loin est "erremmel". J'ai bien essayé de le rattacher à "hérem El", "excommunié soit Dieu" en hébreu de cuisine, ou de "la mère" à l'envers, puisque j'avais imaginé un royaume de ma ère, invaginé en quelque sorte puisque j'y vivais au sein de sa panse, à jamais recroquevillé. Je sais aussi que j'ai reçu maintes baffes avant mes cinq ans, parce que je laissais tout tomber, ou que je renversais tout.
    Jusqu'au jour où mes sots de parents (qui ont pourtant bien fait tout ce qu'ils ont pu ppour que je ne manque de rien) se sont laissé convaincre de consulter un oculiste (on ne disait pas encore ophtalmologisticationnicien), qui  me trouve une belle distorsion de vision, datant de es fameuses "convulsions"). Et depuis, mon cerveau archaïque se rappelle ces gifles et ces reproches grondeurs. Alors, je m'exclame, en "zinon" (à l'envers, "alsrévenn") "la mère", pour détourner la claque ou demander pardon. "Zinon" est une version atténuée du prenom de ma mère, "Simone". Son pays, où l'on parle le zinon, est la Zinonie, et le drapeau présente une atténuation de nos trois couleurs : vert, jaune, rose.
    Quant au chateau de Herrenchiemsee, nous l'avons visité au milieu de son lac, en compagnie d'une guide toulousaine et germanophone, qui s'excusait de son accent (les visiteurs alors grommelèrent que oui, en effet, cette étudiante en avait un, prticuilèrement inconvénientiel, réaction de butors germaniques particulièrement basse. Ma femme oublia comment on devait prononcer ce nom en allemand : "Herrenk' iimzéé", comme "die Chemie", "k'emieu". Ma collègue d'allemand, celle qui a fait redoubler ma fille avec 12 de moyenne, s'étonnait : "Mais enfin, pouruoi tout le monde s'obstine-t-il à prononcer "Herrenschiemsee ?"   Ma Femme ne dérogeait donc pas à la règle.
    "Ma Femme" n'est pas du tout une expression possessive. Je suis très fier d'en avoir enfin une. C'est de l'affection, l'affirmation de mon, de notre insertion sociale, de notre hétérosexualité si facile à remettre en question. Eh bien, puisqu'il faut rassembler ces deux expressions, parlons d'une vague assonance : si je crie "erremmel", soit, très approximativement, "herren", ma femme croira compléter par son"Schiemsee", prononcé "chimm-zéé". Parfois je la corrige, parfois non. Cela nous arrive bien une fois la journée. Notre union est faite de ces petits complicités exaspérantes. Je vous demande de vous pencher sur vous autres, qui pourriez vous aussi le révéler à tous ceux qui s'en foutent. "Oh, Sartre (Jésus, Bouddha) n'a rien inventé !" Ni moi non plus. Allez chier.     
    Dans c'cas là de Milan (dans des cas si salauds)

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