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  • Qui se souvient de Michel Dard ?

     

    Avril 1974

     

    Cap flou.JPG

    1833. Une ombre qui se répète, il n'en faut pas plus pour que nous nous sentions responsable.

    Michel DARD Juan Maldonne

    1è Partie L'express Berlin-Bucarest

    ch. IV A la Recherche de Cynthia

     

    1834. Les pires embûches sont la morale et l'orgueil.

    id. ibid.

     

    1835. Du soleil au plus humble caillou, il n'y a pas dans le monde un seul objet, il n'y a que des événements. - Vous ne comprenez pas ? Ça ne fait rien.

    id. ibid.

    2è partie ch. I Rencontres chez Maxime Bradès

    X – Le Baladin – Il n'y a pas dans le monde un seul objet, il n'y a que des événements.

     

    1836. Si les Byzantins et les anciens Ottomans étaient ses vrais compagnons, ce n'était pas qu'elle ignorât leur cruauté et leurs vices, mais que le temps rendait inoffensifs ces gens-là, et que, dans les brumes de l'histoire, elle pouvait vivre avec eux comme avec les âmes mélancoliques d'un Tchékhov.

    id. ibid. 3è Partie Présages – I – Le Rapt - Où Maldonne se lie avec le Haschichin – Une Education sentimentale

     

    1837. Les fous les plus dangereux ne sont pas dans les asiles psychiatriques.

    Anonyme

    relevé dans l'Applaudilettres (lettres de lecteurs) du n° 36 d'avril 1974 d'Eurêka sous la rubrique “Markus Leicht”

     

    1838. Le paradoxe est l'arme la plus efficace, l'essentiel étant d'ébranler la confiance. Le paradoxe ne peut présenter qu'une partie des choses, la cachée, ce qui est heureux, sinon, perdant     sa force séditieuse, il s'établirait vérité. Toutefois, par précaution, on ne manquera pas de détruire ce morceau après l'autre, sans laisser au monstre le temps de reconstituer ses morceaux.

    Michel DARD

    Juan Maldonne – 3è partie - Présages - V – Un salon de thé

     

    1839. M. Maldonne semblait ignorer que le langage de la croyance survit longtemps à la foi ; quand l'être qu'on aime vient de mourir, qui ne garde l'espoir de le retrouver ,

    id. ibid. VI – Disparition de Jacobée

     

    1840. Chaque être est à tout le moins pouvoir d'être. Ceux qui ne rendent pas témoignage à ce pouvoir, c'est qu'ils n'ont pas la moindre idée de la vie intérieure. Tout leur est bon pour se démettre, métier, famille, religion ; pour se désapproprier de leur personne, classe, parti, nation, société ; pour justifier leur impuissance, hérédité, milieu, lois économiques, inconscient, toutes les doctrines dont les ismes suggèrent une mécanique implacable... On leur a volé leur âme paraît-il... Faibles âmes ! Que n'ont-ils pas inventé depuis le péché originel, ces éternels m'a-fait-tort! Et pourtant ! Rien qu'une petite heure de vie intérieure, une petite heure ici ou là, c'est l'expérience d'une conscience. Rien qu'une petite heure pour retrouver notre je ! Un je qui se retrouve dépasse déjà l'événement.

    id. ibid. VII –“Suis-je coupable ?” - Le procureur et Ali Farouk rentrent en scène - “Il va peut-être se présenter une occasion.”

     

    1841. L'amour du couple veut un miroir, voilà tout. Qu'est-ce qui inspire le désir d'un enfant ? Nierez-vous que ce désir n'a aucune relation avec la vie même de l'enfant, puisque vous n'en savez rien à l'avance ? Que la catastrophe possible est sans commune mesure avec le bienfait de faire naître qui est votre invention ? Que vous jouez à la roulette pour votre plaisir de jouer ? Donc, que vous êtes pires que les animaux qui, eux du moins, obéissent aveuglément à l'instinct ? - Mais nous savons, nous, que la vie est sacrée. - N'avez-vous pas honte ! Quel cliché ! C'est une justification après coup ; une flatterie effrontée pour notre propre existence ; une précaution contre le suicide et le meurtre ! Qu'est-ce que la vie a de sacré, je vous le demande ? Taisez-vous, vous vous préparez aux grands mots ! Si la vie était sacrée, que diriez-vous d'un Dieu qui s'est fait le    meurtrier absolu ?

    Michel DARD

    Juan Maldonne – 3è partie – Présages – ch. IX – Visite à Nizam –

    Une explication décisive

     

    1842. Selon la parole : Tu estimeras l'arbre à son fruit, nous sommes les juges de notre Créateur tout autant qu'iil est le nôtre ; à la fin des temps, quand retentira la trompette, quand le Livre sera présenté, l'humanité se lèvera de son sépulcre et s'érigera en ministère public.

    id. ibid. ch. X – Le lendemain

     

    1843. Je crois qu'il n'y a de malade véritablement incurable que les gens normaux. id. ibid. ch. XI – Quel sens a la démarche de Youssef ?

  • De l'enfer

    Fin des lieux communs

    La toque violette P.JPG

     

    Place au Psittacisme

     

    Le plus grand supplice de l'Enfer, c'est le sentiment d'abandon par Dieu, la déréliction. Même les anges se détournent de ce lieu : comme sur terre, les gens se détournent des malheureux. Les âmes damnées au sens propre sont rongées de remords, alors que la voie du Seigneur était sinon aisée à suivre, du moins soigneusement balisée. Il s'agit de ceux qui ont fait exprès de se détourner de la voie de Dieu. Dans une illustration de mon enfance, personne ne put m'expliquer la présence parmi le troupeau des damnés d'un prêtre aux traits parfaitement individualisés, retourné vers Dieu et lui montrant le poing : c'était Renan, lequel avait volontairement renoncé à la prêtrise.

    Mais s'il n'y a que les volontaires, nul doute que l'enfer ne soit vide ; c'est là aussi une possibilité, du moins lorsqu'on n'est pas un démon. Comment en effet croire que 2+2=5, ou bien croire que 2=2=4, sans croire à l'universalité de l'arithmétique ? ...Qui pourrait croire en une "division par zéro" ?... L'Enfer n'est donc pas le néant. Mais le rien.

    Évitez d'aller en enfer. Portez tous les scapulaires du Carmel.

    Jésus a parlé de l'Enfer 15 fois ? Or nous savons que le mot "enfer" est employé par les anciens traducteurs pour le Shéol, séjour des âmes, et la Géhenne, lieu du supplice des méchants, chez les Juifs, et l'Hadès des Grecs. Un retour aux textes originaux est indispensable. Les "apparitions d'âmes damnées", les exorcismes, prouvent l'existence des démons - assurément : il existe des forces négatives, comme les trous noirs. D'où nous vient cette fascination pour des supplices qui dureront des milliards d'années ? J'ai du personnellement m'arracher à cette vidéo à musique envoûtante.

    Il est effrayant que des procédés d'envoûtements, comme un simple rythme musical, permet de nous persuader, du moins de faire vaciller notre raison, même si nous pourrions démonter ces procédés. Tant le reptilien est proche. Il est effrayant que des vidéos stupides nous inculquent un mouvement de terreur où nous aimerions nous plonger. Nous en venons à nos demander s'il ne s'agit pas là, par nos sens, d'un itinéraire d'initiation, ma foi ! aussi valable que celui du raisonnement logique. Or, "le sommeil de la raison engendre des monstres" (Goya). Des textes également se montrent extrêmement suggestifs et convaincants. Exemple : si l'enfer n'existe pas, pourquoi donc le Christ serait-il mort pour nous sauver ? N'est-ce pas à la suite de cette mort que l'enfer est vide ?

    ...Mais alors, nous n'aurions plus rien à craindre ? Craignons la faiblesse de notre raison et de nos nerfs. Craignons de tuer Polanski pour Rosemary's Baby, et, ne pouvant le faire, de nous rabattre sur sa femme enceinte de huit mois. Car l'esprit est faible, et renferme l'enfer.

  • Le premier poète

    Quand on vient à bout de tout ça (c'est ce Marthe Robert appelle "le contrat de lecture")ou si vous préférez, si l'on a adopté ce parti pris d'écriture, on découvre, comme il est dit dans les "prières d'insérer", mais nous ne ferons jamais ça ici, une "personnalité attachante", c'est-à-dire à mon sens râleuse, rebelle, dégoûtée de tout sauf de son nombril et s'en désolant, bref la personnalité d'un enfant du siècle, perdu dans les détritus du monde et de la vie, qui lit avidement tous les journaux intimes finissant dans les gras de poubelles, tous les ouvrages jetés par d'infidèles lecteurs, référence en passant à Bohumir Hrabal si j'ai bonne mémoire.

    Sur la tombe.JPG

    Alors cette fois l'on comprend mieux, cet immense tas d'ordures est métaphorique, c'est le paysage que nous montrent la presse mal faite, la politique-fumier, le mal de vivre, le sens des entrailles et des objets. On ne vit pas dans un tas d'ordures sans avoir l'odorat particulièrement développé, comme un rat, ainsi que la vue, l'ouïe, le toucher. Le héros aime voir, toucher, regarder, recueillir une vieille qui meurt sans pouvoir l'honorer d'une dernière bandaison (il faut s'accrocher, profitez-en avant le grand déferlement de la censure toujours proche). Tout cela est déjà vu, mais sympathique, sympathique, mais déjà vu. Ces idées de décadence et de décomposition ne sont pas nouvelles, bien sûr elles reprennent du poil de la bête en cette glorieuse année où nous fêtons à la fois la libération d'Auschwitz, le bombardement de Dresde et de Hambourg, Hiroshima et Nagasaki, bon anniversaire à tous – mais quoi, "l'histoire est un boulet sanglant au pied de l'humanité" comme disait Hugo, ça a toujours été comme ça et nous lutterons toujours pour que ça s'arrête, revenons aux faits : la littérature.

    Lionel Bourg exprime des idées fortes, valables à hurler, horriblement banales, qu'il faut toujours gueuler, dans une langue sensuelle, avec un plaisir de manier les mots et les objets les plus dégueulasses pour en faire des trésors, et cela est déjà plus personnel. Il emprunte un style déjà vu aussi, fait de volutes, à la mode, mode dépassée d'ailleurs, mais peut-être ne peut-il pas faire autrement, sûrement même, car sa sincérité ne fait aucun doute, il n'est pas mieux d'écrire dans un style tellement dépouillé qu'il équivaut à l'absence de style bonjour Annie Ernaut encore une amie que je me fais.

    Mais il touche, il excelle dans ses évocations d'enfance, dans ses plages de repos, dans son lyrisme, ou très pur, ou très sale, il excelle partout, s'il ne savait pas tant qu'il excelle. Maintenant, si j'avais écrit ça, dans le style luxuriant, je serais fier de moi. Est-ce une œuvre de jeunesse ? Pas même sûr. Il y a toujours eu deux écoles en France et même en littérature. Fréquemment, un homme rassemble les deux en lui seul : le luxuriant Garcia Marquez de Cent Ans de solitude et le sec et dense Garcia Marquez de Chronique d'une mort annoncée. C'est le même homme. Peut-être que Lionel Bourg est capable aussi d'épurer son style, mais alors on l'accuserait de varier à tous vents, car en France on n'aime que ce qui va toujours dans la même direction. Et puis il aurait l'impression de se renier. Un livre donc à la fois passionnant et horripilant, parce que j'aurais voulu le faire à ma manière, le sujet m'a été chipé si je puis dire, et je suis un gros vilain jaloux.

    Cela dit, il vaut le coup de se le procurer. Je vous lis un extrait, puis vous le commanderez : OK ? p. 47 (avec moi, c'est toujours la page 47) : "C'est une petite crique. Les blocs " déchiquetés tracent un cercle qu'ouvre l'océan. Là, une mince plage de galets et, derrière une "nouvelle barrière de schiste, le rivage sans fin d'un sable gris que personne ne paraît avoir foulé. "Aucune marque. Aucune empreinte. Tu comprends être le premier à imprimer ses pas sur cette "litière cendreuse rendue malléable par la pluie." Références, FIN

  • Avec un peu d'avance

    TIRE DU PETIT LIVRE DES FETES RELIGIEUSES AUX EDITIONS DU BORD DE L'EAU

     

     

     

    ROCH HACHANA

    Le Nouvel an juif

    La tête de l'année”

    Chana”, “l'année”, est apparenté au verbe “chana”, changer.

     

     

     

    DATE

    Sur la chaise.JPG

    Le Jour de l'an se fête les 1er et 2 tishri (septembre-octobre), soit le premier jour du septième mois – comme si nous nous souhaitions la bonne année le premier juillet ; on ne fête plus le 1er du premier mois, celui du printemps (“aviv”) à l'exception des caraïtes, qui ne respectent pas en l'occurrence les prescriptions rabbiniques ; nissan se réfère à la date de la sortie d'Egypte (jour de la Pâque, de Pessah).

    En terre d'exil (en galout), depuis la fin du Moyen Âge, Roch Hachana, seule de toutes les fêtes, se célèbre sur deux journées entières en raison de l'impossibilité de faire coïncider les dates en toutes les parties du monde ; y compris en Israël... C'est même en ce jour que le monde fut créé - à la plus antique religion devait revenir l'idée de commémorer la date même de la création de l'univers - “le jour de l'accouchement du monde”. Le calendrier se serait donc déjà trouvé en vigueur avant la création du monde - certains l'affirment également de la Torah. Bien d'autres anniversaires se célèbrent aussi ce jour-là : celui du jugement et du pardon de notre ancêtre Adam, et pour certains celui de la création même d'Adam et Eve ; le premier jour de la création serait alors le 25 éloul.

    Des femmes stériles ont conçu ce jour-là un enfant, particulièrement Sarah (qui engendra Isaac) et Rachel (Joseph le Patriarche ; ce dernier fut libéré ce jour-là de prison pour devenir vice-pharaon d'Egypte) – de même, le travail forcé des Hébreux a pris fin ce jour-là en Egypte (sept mois avant la Pâque ?) et la rédemption aura lieu également à Roch Hachana. Roch Hachana concentre donc tous les commencements et toutes les fins du monde, dans une perspective eschatologique globale, point de départ et aboutissement du big bang divin !

    Ajoutons à cela le sacrifice d'Abraham, dont le fils Isaac fut remplacé par un bélier : c'est à cette occasion que retentit pour la première fois le son du chofar ; à la suite de cette preuve d'obéissance intervint l'alliance de Yahweh et de son peuple. Abraham fondait ainsi, le jour même de l'anniversaire de la création du monde, la religion unique par excellence, la religion juive. Il fondait du même coup, par un élargissement ultérieur de la même alliance sacrée, la religion chrétienne : d'une part, en refusant le sacrifice d'Isaac, Dieu enseigne à sacrifier son animalité intérieure et non à tuer l'homme, et d'autre part, ce sera le sacrifice du Christ qui mettra un terme aux abattages d'animaux ; le fils non plus du patriarche, mais de Dieu le Père lui-même...

    DATES

    En 2010, Roch Hachana se célèbrera les 9 et 10 septembre (5771)

    2011 (5772) : 29 et 30 octobre

    2012 (5773) : 17 et 18 septembre

    On rappellera que la fête de Roch Hachana n'est pas observée par les caraïtes, qui observent strictement la Torah, rejetant la tradition rabbinique.

    RITES, LITURGIE

    En souvenir justement du bélier que l'ancêtre Abraham sacrifia en lieu et place de son fils, la sonnerie du chofar (corne de bélier) (qui retentit pour la première fois ce jour-là) revêt une importance primordiale. Cette sonnerie est aussi caractéristique de la religion juive que celle des cloches pour le chrétien, ou l'appel du muezzin pour le musulman. Mais plus encore, dans la religion juive, elle représente l'apogée du sentiment originel d'union à Dieu.

    Le chofar doit retentir cent fois (signe de bénédiction totale) pendant les cérémonies de Roch Hachana, différemment réparties selon les communautés (les juifs comme les musulmans n'ont pas d'autorité unique à l'instar du pape, chaque groupe suivant donc sa coutume).

    Prières, chants et poèmes liturgiques ou “piyyoutim” se succèdent ainsi durant les deux jours de la célébration de Roch Hachana. Nous n'allons pas énumérer tous les détails des cérémonies, nos lecteurs n'ayant pas tous vocation à exercer des fonctions liturgiques à la synagogue. Retenons simplement que, le premier jour, on lit le récit des naissances d'Isaac et de Samuel. Le lendemain, celui du sacrifice d'Isaac, et les rares versets de Jérémie où il est question d'espérance : “Poussez des cris de joie sur Jacob; éclatez d'allégresse à la tête des nations !”

     

    BENEDICTIONS PRODIGUEES LE JOUR DE ROCH HACHANA

    Baroukh ata Adonay elohénou Malekh Aolam chéhéhiyanou vékiémanou véhiguiyanou lazémane hazé : Béni sois-Tu notre Dieu Roi de l'Univers qui nous a fait vivre, subsister et parvenir à ce moment-là.

    Lé chana tova tikatevou – Soyez inscrits pour une bonne année (Chana Tova !)