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  • C'est fou

    C'est fou ce qu'on se sent bien quand internet fonctionne bien, le petit blog à sa gloigloire et tout et tout, comme si qu'on se serait aligné sur les lois de l'univers. C'est fou, ce con. Ma femme se lave enfin les cheveux, qu'est-ce que ça peut vous foutre. Quand elle sera chauve vous vous en foutrez de même. C'est passionnant ce petit univers de merde où  les péteux tournent en rond pour devenir célèèèèèbres, comme bêlait ma chèvre entubée par une grue de 15t. Il fait chaud, moins froid que s'il faisait plus chaud. C'est con la résignation et le bonheur, c'est con Bouvard et Pécuchet, c'est con de ne pas avoir assez souffert. Il va falloir que je vérifie mon nombre de visiteurs, c'est encore une autre galère. Vérifier aussi le nombre de mes années, ça ressemble à 17 mai c'est le contraire. T'as déjà vu un con traire ? Il pompe avec la queue de la vache avec la casserole en dessous. Ah, pauvres bêtes, pauvres bêtes, entassées sans jamais sortir de leur carcan. Bon c'est pas que je m'ennuie mais franchement je me fais chier. Chiao.

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  • Jordanèèèsss-euh Jordanèèèsss-euh

    Bénie l'intuition qui nous vint de consulter l'encyclopédique moteur de recherche Google et de découvrir enfin l'inaccessible Jordanès alias Jornandès, traduit par l'ineffable Nisard ; estimable érudit qui n'eut que le tort de triompher de Musset à l'Académie française ; il fut brocardé, couvert d'insultes, et certes, il ne se montre pas tendre : « les érudits », affirme-t-il, « n'ont pas besoin de traduction ». Me plongeant donc, m'ébrouant, dans le texte élémentaire de Jordanès, je dois penser que Mon Erudition frôle les sommets ; mais j'en suis encore à deux ou trois contresens par page... L'éminent Jordanès copie et vulgarise Cassiodore, Pomponius Mela Bienprofond, « en les gâtant », précise le féroce Nisard, « ignoramment », bel adverbe. Jordanès énumère les tribus de Scanzia, la Scandinavie, que l'on prenait pour une île : Granii, Aganziae, Unixae, Ethelrugi, Arochiranni. On ne sait rien de ces peuplades; peut-être les Éthelruges étaient-ils une tribu de Ruges : ethel veut dire noble, et parait être une épithète mise avant le nom de Rugi. Déjà saute aux oreilles internes ces noms prestigieux, juste tirés du rien pour y retourner s'évanouir : les tribus, gothes ou autres, se mêlaient, se redispersaient, changeaient de nom, se recomposaient, ce qui rend extrêmement hasardeuse leur identification.

    Une preuve d'érudition réside aussi dans les aveux d'ignorance : à ce titre, Nisard y participe. Il traduit le chapitre III comme suit, phrase à phrase : Revenons, redeamus, à l'île Scanzia, que nous avons tantôt abandonnée. Les Anciens avaient de ces bonhomies, qui leur faisaient reconnaître leurs digressions. C'est ici le ton de la conversation, tandis que d'autres sombrent dans la préciosité, voire administrative : il n'est que de lire, du moins de déchiffrer, les circulaires des contemporains de Clovis. Mais revenons, à notre tour, à Jordanès, traduit par la belle plume nisardienne : C'est d'elle que fait mention, au second livre de son ouvrage, l'illustre géographe Claudius Ptolémée – portant le nom des derniers pharaons, cité ici nommément, quand il dit : "Il y a dans l'Océan du nord une grande île qui s'appelle Scanzia". Mais notre Egyptien, qui s'exprimait en grec, n'avait guère dépassé le sud de la Scandinavie pour les témoignages qu'il avait recueillis.

    Ce sont les Arabes qui nous l'ont fait connaître, et les Byzantins, à ne pas confondre avec les bites en zinc. Nous croyons aborder à des contrées désertes, où surnagent çà et là de vagues documents et des ombres de peuples : mais ce sont des grouillements, ainsi que sous les pierres détalent les cloportes ; ces régions, ces époques, ont été aussi abondantes que la nôtre, et l'on s'y submerge, au point de ne plus voir qu'elles, au point de s'étonner que nos contemporains ignorent Bède le Vénérable ou Isidore de Séville, pour ne parler que des plus fameux. Hermagoras ne sait point qui est roi de Hongrie. Parquets au point de Hongrie. Apostrophe polie d'un voisin de train, me voyant lire François Rabelais et s'étonnant à haute voix, l'indiscret, le plouc, que je lusse Cervantès. Je répartis que Rabelais était fort moderne, mais j'eusse pu aussi exciper de l'ancienneté d'icelui : je me fous et contrefous de ce dont les fausses informations nous abreuvent, des âneries économiques débitées par les crânes chauves de la télévision, et de tous ces problèmes insolubles, de toutes ces impuissances que l'on nous étale en pleine face comme de la merde – à moins de s'engager, n'est-ce pas Sartriquet...

    Combien il se gaussait des asticots qui écumaient les cimetières et se repaissaient de morts ! Mais il en faut, Monsieur Sartre ! Je ne le dirai jamais assez : "Dans la rue y avait la guerre / dans les classes on lisait Molière" – paroles de Gainsbourg je crois ? Et que vouliez-vous donc faire, ô Serge, ô Jean-Yves Simon ? Leur distribuer des kalachnikovs, aux gosses ? Rassurez-vous, certains le font. Vous êtes fiers, je suppose, de vos "engagements" ? Ou de vos calomnies venimeuses à l'égard des Israéliens, qui sont comme chacun sait les néonazis du siècle ? ...Revenons, revenons donc, redeamus, à Jordanès. Ce que c'est pourtant que de se laisser emporter. Elle figure, cette Scandinavie, la feuille du cèdre, après forte tempête du moins ; ses côtes se prolongent au loin, et puis se resserrent pour l'enclore ; l'Océan s'introduit sur ses rivages. Père Okéanos, dont les algues géantes et les encalminements font obstacle aux explorations. Elle est située vis-à-vis le fleuve de la Vistule, qui sort des montagnes de la Sarmatie, et qui, en regard de l'île de Scanzia, se jette dans l'océan septentrional par trois embouchures séparant la Germanie de la Scythie. Comme aurait dit M. Perrichon, "pensez, mes enfants, qu'il y a plus de 1500 ans la Vistule coulait déjà ici, à nos pieds" - Nizard, tu fis bien des émules, depuis le pharmacien Homais jusqu'à nos jours.

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    Empruntons donc nos faibles lumières à l'ouvrage récemment lu, pour signaler que les Sarmates et les Scythes ont beaucoup vagué, se sont fait localiser tantôt ici tantôt là, au gré de leurs divagations certes, mais aussi des fantaisies géographico-historiques de l'époque. Les Sarmates, cette fois, sont en Pologne occidentale contemporaine, et les Scythes en Pologne orientale et autres Biélorussie, que les ignares tiennent à nommer Belarus – mais c'est comme ça qu'ils disent ! Certes, certes ; mais avant de parvenir en Belarus, il nous faudra franchir le Deutschland et la Polska, et la connerie n'a pas de frontières.

    Poursuivons ! En avant, cuistres vaillants ! À l'orient, au sein des terres, cette île a un lac fort vaste, c'est de ce lac, comme d'un ventre, velut quodam ventre, que sort le fleuve Vagi, qui roule à grands flots vers l'Océan. Nous avions pensé au lac Vaener, dont l'émissaire, parfaitement identifiable, arrose Stockholm. Or Nisard semble plus dubitatif. Ce fleuve serait donc l'inépuisable vagin des peuples. La surpopulation aurait ainsi jeté les superflus vers les terres du sud et Rome. D'après mon livre, ce ne serait pas la seule raison de ces invasions. "Ne sauriez-vous parler que d'après un livre ? N'avez-vous donc aucune originalité ?" Rappelons Musset : "Il faut être ignorant comme un maître d'école" pour s'imaginer original. "C'est imiter quelqu'un que de planter des choux".

  • L'Homère d'alors

    Il faut vous n'en disconviendrez pas un certain aplomb pour traiter en vingt-cinq minutes d'un sujet aussi respectable et rebattu que l'Iliade et l'Odyssée d'Homère. D'abord s'est posé un grave problème d'attribution : le style et les préoccupations des deux œuvres diffèrent assez, sans parler de leur différence de dates de composition, pour qu'il ait été nécessaire, fort tôt, de distinguer entre deux auteurs. Encore ne s'agit-il pas d'un auteur à proprement parler, mais de plusieurs, s'inspirant les uns des autres, et constituant ce qu'on appelle un « corpus homérique ». Une théorie veut que ces textes soient l'émanation d'une grande quantité de chants populaires anonymes, transmis de bouche à oreille, et enfin réunis sous les tyrans Pisistratides à Athènes.

    D'autres dont je serais volontiers ont fait observer que le caractère savant, voire alambiqué, particulièrement littéraire, des compositions connues sous le nom d'Homère, ne pouvaient avoir été le fait que d'un aède, entendez un trouvère antique, particulièrement versé en versification. En effet, la langue d'Homère, que ce soit celle de l'Iliade ou de l'Odyssée, n'a jamais été parlée par aucune peuplade. Le fond est ionien, sans aucun doute : l'Ionie est cette partie de l'œkoumène hellénique correspondant à la côte occidentale de l'Asie Mineure, où l'on parlait le dialecte ionien. Mais il faudrait pour donner une juste image employé par les auteurs évoquer le mélange de parlers provençal, picard et poitevin, par exemple, sans oublier de mélanger les époques.

    Ce qui importe en effet est la régularité, la correction des vers ; les vers grecs obéissent non pas à un système de rimes, mais à une succession de rythmes (« rimes » et « rythmes » constituent d'ailleurs un doublet étymologique) où les syllabes brèves et longues doivent se succéder selon des règles strictes, comme les blanches et les noires dans une partition. Donc, il faut allonger ou raccourcir les syllabes de façon à faire entrer le mot dans ces successions, à la fois rigides et souples. D'où le recours à différents dialectes, à différentes étapes de la langue, voire à des allongements ou élisions artificiels. Voilà bien de la technique, dira-t-on ; mais quid de Troie, de sa guerre et de ses légendes ?

    Oui. Troie a existé ; souvent des documentaires télévisés nous rappellent la surprenante carrière de Schliemann, qui armé des seuls textes homériques et de son intuition, finit par découvrir des villes superposées, des trésors, exactement là où Homère avait indiqué le déroulement de son épopée. Vous savez également que la Troie qu'il avait découverte n'était pas « la bonne », qu'il s'était trompé sur les datations. Je vous renverrais donc volontiers aux nombreuses publications sur ce sujet. Mais je voudrais impudemment ajouter mes impressions personnelles à la lecture de l'Iliade et de l'Odyssée, au sujet desquelles les émerveillements archéologiques me sont restés assez étrangers.

    Vas-y Pépé, on m'a parlé de toit..JPGPour autant que je m'en souvienne, j'ai fait connaissance avec les héros de ces épopées dans une collection qui faisait la joie des enfants instruits dans les années 60 : « Contes et légendes ». Il y en avait « tirés de l'Iliade et de l'Odyssée », des « tirés de l'Antiquité »... J'appris donc les histoires d'Achille et de Patrocle, d'Agamemnon et de Clytemnestre, dans ces éditions pour enfants. On ne parle pas chez Homère de Clytemnestre, qui assassina son mari à son retour de guerre (le siège avait duré dix ans !), mais les explorations de littérature grecque faites par moi m'apprirent très vite que toutes ces légendes se rattachaient étroitement les unes aux autres, depuis les épopées jusqu'aux tragiques hellènes, et aux poèmes alexandrins tardifs.

    Toujours est-il que je ressentais à la lecture de ces textes, comme à celle des textes ultérieurs, les œuvres véritables cette fois, une impression de fraîcheur. Précisons : ces noms que je ne connaissais pas, si difficile à prononcer, me renvoyaient à l'inconnu, par leurs syllabes capricieusement assemblées ; les faits me semblaient parfaitement absurdes, jamais un homme comme les autres n'eût réagi comme ces reines, ces rois, ces guerriers. Ils s'agitaient noblement, proféraient des paroles lentes, toutes empreintes d'un air salin, méditerranéen. Il y avait toujours du soleil, du vent, de l'eau. Tout résonnait dans un espace particulier, où régnaient à la fois l'immensité et cet écho rapproché qui frémit dans les carrières sèches, aux parois verticales et calcaires.

    Ces gens-là me semblaient à la fois extrêmement vieux et proches de moi par une grande jeunesse accordée à l'enfance, que je n'appelais pas encore puérilité. On aurait dit – ce « bouillant Achille » qui se vexait, qui boudait ; cet Agamemnon qui voulait à tout prix rester le chef , cet Ulysse astucieux et rechigné – on aurait dit des adultes qui jouaient aux enfants, avec ce malaise toujours perçu par les enfants vis-à-vis de ce décalage. Des petits vieux qui voulaient se mettre à danser, à jouer la tragédie, alors qu'ils étaient perclus, et n'évoquaient que des choses désagréables. C'étaient des histoires pour vieux enfants, ou pour adultes attardés : quelque chose de bien sympathique, mais de malsain, d'obligatoire (« On va jouer, tout le monde devra trouver ça extrêmement tragique ») - un second degré perçu par soi, lecteur, mais dont les acteurs, à qui manquait décidément quelque chose d'humain, de frémissant, d'actuel – n'avaient pas la moindre conscience.

    Ce n'est que bien plus tard, et parce que mes manuels me l'indiquaient, que je me suis aperçu de l'humour de certains passages. Un humour vraiment lourd, ou beaucoup trop subtil. Un humour qui ne serait pas d'ici, ou d'un autre monde temporel. Tous me semblaient, les Ajax, Diomède qui blessa la déesse Aphrodite à la main, couverts d'une sorte de gloire picturale, de poussière divine mais poussière quand même, empêchant qu'on les prît tout à fait au sérieux, je veux dire, qu'on les mît en rapport avec notre humanité à nous. Bref ils me fascinaient et me détournaient à la fois, car je sentais sur eux des tonnes d'artifice. Bien plus tard, à cinquante ans peut-être, je me rendis compte de leur humanité. Cela me fut d'abord suggéré par les manuels, car les personnages de cette sorte, alourdis qu'ils deviennent de tout un arsenal, de toute une bibliothèque de commentaires doctes et systématiquement favorables, ne peuvent plus, très vite, se mouvoir librement dans un imaginaire de lecteur.

    Donc, Jacqueline de Romilly (par exemple) aidant, je me rendis compte que ces héros, ces héroïnes (c'est plus difficile pour les femmes, engluées dans des conventions littéraires encore plus fortes) n'étaient pas si éloignés que cela de certaines parties de mon âme. Il ne s'agit pas d'une modification de mon jugement, d'une maturité acquise avec l'âge, mais bien d'une altération probable de mes sécrétions hormonales ou synaptiques. C'est très curieux. Cela se passe « sous les yeux de mon cerveau » : petit à petit ces héros figés dans leurs grandiloquences lointaines me semblent, peu à peu, et non sans malaise, car ces gens-là pouvaient bien sans inconvénient rester dans leurs musées de marbre, commencer à se transformer en personnes de chair et de sang.

  • Les repères de mon oeuvre géniale

    25 IV, 9-13, transposé après 38

    Sidoine et Majorien : Horace et Auguste : !!! Le poète ne pouvait pas négliger l'empereur alors qu'il avait admiré le séparatiste Jovien...

     

    39

     

     

    Moutons de couleur.JPG[ ex 21-22 C. VII

    Recherches historiques de Loyen

    Ce que c'est qu'un panégyrique. Sidoine source historique essentielle. Avitus promu par Théodoric II.

     

    21

    Les Barbares ne se hasardent pas à devenir empereurs eux-mêmes. Nous sommes toujours dans le rappel de ce premier panégyrique, celui d'Avitus, par Monsieur Gendre. Bref règne peu glorieux d'Avitus. Enseveli à Brioude. Ricimer couronne, dépose et tue. Majorien : suite du récapitulatif historique. Finit empoisonné. Marionnettes galonnées. Deuxième fuite de Sidoine. Rappel rapide, Anthémius, Olybrius. ]

  • De Balzac à Montesquiou



        461.   L'Ecrivain n'existe que par des partis
    pris.

                          BALZAC
        

    Galopin de la place des Enfants Assistés.JPG

             "La Muse du Département"

        462. Toute ferveur m'attire, toute inquiétude
    et toute plénitude.

                    Anne-Marie NOGARET
                Lettre à Bernard Collignon
                       du 18-12-1965



        463.    C'est déjà assez ennuyeux de n'avoir
    pas d'argent, s'il fallait encore se priver !

                     R. de MONTESQUIOU


        464.    Fac !
                  Devise des du Guaisnic
                 par Ferdinand de GRAMONT
                 dans "Béatrix" de BALZAC


        465.   Tu l'aimes, et tu peux lui résister !

                  BALZAC    "Béatrix"   




        466.   Ce que le public te reproche,
    cultive-le, c'est toi.

                          COCTEAU
                  "Le Coq et l'Arlequin"

        467. Si madame la duchesse veut bien se mettre
    un peu plus sur la cuisse gauche, j'aurai
    l'honneur de la faire jouir davantage.

                Le COCHER d'une duchesse -
              Rapporté par R. de MONTESQUIOU