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Unbreak ly heart

 

Unbreak my heart, c'est un néologisme. « Intraduisible ». « Dé-brise mon coeur », ou « répare mon coeur », « recolle mon coeur ». Aussi la traductrice, Marie-Christine Tricottet, ne l'a-t-elle pas traduit. Notre tâche se limite à décrire la couverture. Encore faut-il en déchiffrer le motif par l'examen de ses indications. Le titre est surmonté d'un sous-titre, ce qui serait alors un surtitrage : Rêves volés, en minuscules blanches sur fond noir. Ce fond noir est le contre-jour d'un jeune profil masculin, tendrement incliné vers un profil féminin. Il sera donc question d'un amour hétérosexuel.

Juste au-dessous, en grosses majuscules blanches, le radical BREAK, « briser » en français, toujours sur le même profil indistinct. Mais il est précédé du préfixe anglais « UN- », en vert bleu, qui le détache de la racine et souligne ceci : avant d'être plus ou moins « réparé », « restauré », le coeur s'est fait briser (ne dit-on pas « un coeur brisé »,  a broken heart . Il restera toujours une brisure, une cicatrice, au travers de ce coeur. Le titre se complète, à la ligne au-dessous, par le pronom « ME », toujours en vert bleu, mais sous la majuscule B, en décalage esthétique, suivi du chiffre « 3 ». L'autrice, Lexi Ryan, est à la quatrième ligne, en majuscules plus modestes. Nous apprenons ainsi qu'il s'agit du troisième volume d'une trilogie, un « préquel » (mot nouveau : lorsqu'une histoire, et sa suite, connaissent un certain succès, l'éditeur suppose à juste titre que le lecteur sera curieux de connaître l'avant-propos de ce récit.

Touffe et bouleaux dga.JPGOn en a fait de même pour Le seigneur des anneaux, et pour d'autres histoires je suppose. Mais un avertissement nous rassure en avant-propos : nous pouvons lire ce volume séparément des autres, sans être tenus à lire les deux premiers. Tout en haut de la page et sur le front noir du profil masculin, dont les lignes souples suivent une diagonale « N-O / S-E », tiens ! « le nez », le lecteur lit « « DERNIER VOLET DE LA TRILOGIE », ce qui s'emploie couramment, car toute histoire d'amour, toute romance diraient les Américains, participe plus ou moins, mais plutôt moins que plus, de la tragédie grecque antique. Pour ce qui est du « volet », nous nous référerons plutôt à des triptyques, tels qu'il s'en voit au-dessus des autels chrétiens…

Mais cette « romance » est une NEW ROMANCE, à l'angle supérieur droit, lisible en majuscules banches sur fond vert, à lire de bas en haut. Ce n'est pas tout : « La passion peut transformer les rêves en réalité ! » - le point d'exclamation est dans le texte, censé attirer la clientèle. Cette clientèle sera sentimentale ou ne sera pas. Elle aura acheté un livre de la collection « Hugo + Roman », le « + » ne se lisant pas à haute voix : c'est un logo, un rectangulet blanc sur un bâtonnet vert. L'information de la page de titre est complète, insistante. La phrase ou exergue, d'une conviction naïve, se détache en vert sur la douce mâchoire estompée d'un profil féminin ; la mention de la collection, sur le blanc du fond de photo. Entre les deux profils en effet se détache un fond blanc brisé, montrant les fronts (ornés de petites mèches blondes pour la femme et noires à contre-jour pour l'homme), et, plus bas, séparant les lèvres entr'ouvertes des amoureux, plus ouvertes chez la femme aux belles incisives (la femme peut mordre dans son plaisir), très tendres chez l'homme et légèrement inclinées vers le bas : l'homme est plus grand, la femme tend sa bouche marquée de stries. THE END.

Commentaires

  • Je me demande si en anglais, "romance" n'a pas le sens d'un roman où la part de l'imaginaire est plus grande par rapport au "novel", plus réaliste. Si mes souvenirs sont bons, romance n'est pas nécessairement péjoratif, ni sentimental. Hawthorne aurait écrit des "romances" ?

    Lexi Ryan ? Quand j'ai lu ce nom, j'ai cru à une actrice de film pornographique ! Mais non, elle existe... Never judge a book by its cover... Mais comme votre article n'aborde que la couverture, je me dis que le verdict est rendu.

  • D'abord, c'était Unbreak me, et non "my heart", et encore moins "ly heart". J'ai enfin terminé cette daube au porc vermoulu, et comme dit le héros lycéen, "waow" !

  • La vie est trop courte pour lire de mauvais livres.
    Mais oui, j'avais compris pour My et non Ly.

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