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  • Bordeaux, Lyon, Paris : c'est loin, le mois d'avril.

     94 UNGGOY LUNTIAN         (tagalog)

    • Rédacteur HARDT KOHN-LILIOM
    • dergruneaffe.hautetfort.com, kohnlili.blogs.sudouest.fr
    • singevert.blogspot.com
    • Oreille de hérisson.JPG
    • citation 1183.- Combien je justifierais, par ce pacte universel et sacré, de gens qu'on accuse de méchanceté, tandis que c'est soi qu'on devrait accuser de sottise !
          Denis DIDEROT ( Le neveu de Rameau)
       ICI RADIO VIEUX CON
                              eeeeeee


      Bordeaux m'est trop connue, déambulations molles, chaleurs touffues, humidités de fins d'automnes. Bordeaux momifie ma jeunesse et mon âge mûr, ma vie jusqu'à ma mort. Bordeaux se love autour de sa Chartreuse Nécropole, avec la tombe de Goya dont on n'a jamais retrouvé la tête). Eloge de Lyon
           Quant à Lyon, je n'y suis retourné qu'une fois, plus belle cité de France assurément devant Paris surfaite et sans âme  - Paris n'est plus qu'un gigantesque, un puant hurlement de bagnoles ; d'où surgissent, inhumains, disproportionnés, glacés et bouffis, ces monuments inaccessibles posés là comme autant de diamants boursouflés ceints d'interminables prairies à vaches – avec tout autour, toujours, le bouillon de culture de milliers de pots d'échappement.
          Il n'y a plus à Paris la moindre parcelle d'âme, plus la moindre trace de souvenir d'ébauche d'atmosphère. Evoquer l'âme de Paris revient à encenser de vieilles nostalgies rancies. Sans oublier, chez l'habitant, la frime, la frime, la frime. Et comme disait un lepéniste, trop de bagnoles, trop de bougnoules.
          Je n'en suis pas pour autant de Bordeaux non plus, où mon effondrement financier définitif m'assigne désormais à résidence (rien en revanche  n'excite davantage ma nostalgie que tel couloir d'hôtel, déjeté, bosselé,  par-dessus le garage, comme à Villefranche-de-Rouergue : coursive mal repeinte, grinçant sous le pied, avec les chiottes au bout, sous une chaîne de chasse qui branle. Pays de brocanteurs, de revendeurs à la balle ; je chercherai un jour quels ancêtres m'ont collé cette fichue nostalgie.) Je ne puis louanger Lyon, que je connais trop peu. Ni Bordeaux, que je connais comme ma mort.
      Mon père petit instite  paniqué par la vie. Gaston le grand-père qui jouait au dur sous son gros ventre - tout peuple, désespérément peuple ; des facteurs, des  bistrots, des forts en gueule des Côtes de Meuse. La grand-mère paternelle issue de rouliers jurassiens transportant sur des fardiers d'énormes meules de comté ; les enfant qu'elle a eus d'Eugène chef de gare, dont mon père, et de son fils, ils n'avaient cure : pas de culte familial. Juste une envie de fuir (le « fossé des générations » - ordres, reproches et punitions. Aucun flambeau transmis. Ni sénateurs, ni gouverneurs, ni bonnes manières. Braves gueulards et sans manières : tel est notre arbre de Jessé. Ivrognes, chapardeurs et têtes de lard, brusques avec leurs femmes, lâches à l'occasion : Gaston cuistot de Verdun, Eugène chef de gare mobilisé sur  poste, pas le moindre coup de feu l'Eugène. A ma naissance ni prodiges (pluies de sang, boucliers entrechoqués ou autres, ou bien source de miel soudain dans un coin de la cuisine ; juste des pierres dans les volets, des menaces de mort sur ma mère enceinte