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Non sans mâle, et non sans femelle

Manège de Marseille dga.JPG

Ce pays musulman a recouvré son indépendance. Il n'est pas devenu salafiste, contrairement aux idées reçues. Il y demeure, en sursis de massacre, toute une communauté italophone : déduction, il s'agit de la Somali italienne. Déduction supplémentaire, les libérés ne sont pas rancuniers. Les Italiens n'ont accordé aucun droit aux populations, se contentant de les exploiter. Les Italiens vont se tirer vite fait, tira fuori di lí. On va leur mettre le pied au cul, laaday in dameerka, réflexion faite. '‘Les occupants nous forçaient à cultiver leurs exploitations’' - armons-nous. Enfin nous pourrons cultiver nos champs à nous, pour bouffer leurs productions. Qu'est-ce qu'on aurait fait de nos salaires, il n'y avait plus rien à manger !

Les Italiens, dehors. Heureusement, les Français sont là. Ils ont avec eux une mission militaire et diplomatique. Inutile et gonflée d'importance comme il se doit pour des Français. Une femme est arrivée d'Égypte, elle est en fuite. Quelle idée d'être venue ici, à Mogadiscio ? La police du Caire est à sa recherche, elle volait dans les musées, les Égyptiens sont chatouilleux sur le sujet. Ne trouvant rien d'autre à foutre, la délégation française prend fait et cause pour la continuatrice involontaire de Bonaparte et de ses pillards. Un Égyptien de noble origine vient la réclamer, les Français maintiennent la Cairote à l'abri dans un appartement de l'ambassade. Finalement, après deux ou trois enculades entre diplomates, les relations s'adoucissent, l'Égyptienne tripatouilleuse bénéficiera momentanément d'un droit d'asile.

Le délégué de la police reconnaît que son pays n'est pas très démocratique, non plus que le territoire somalien, d'ailleurs : ces régimes autoritaires (Osman Daar, Nasser) cherchent souvent à se faire valoir par leurs actions à l'emporte-pièce. (86-88, Juppé, donc, modifier les noms des chefs égyptien et somalien en conséquence ) - mais pour finir, les angles s'arrondissent. Je fais partie avec Juppé de la délégation française. Elle n'est pas très vive. La plupart de ses membres prétextent d'occupations extérieures à la capitale : chasse au kobs ou aux dikdik, que sais-je ? Moi je m'en fous : je reste à demeure, entre deux trous d'obus dans le mur, et sans savoir quoi, j'écris, j'écris...Je suis le seul à occuper ces ruines de l'ambassade, les autres se replient chaque soir dans des hôtels qu'ils croient sûrs, pied-à-terre hôtelier à tant par jour, à la merci comme moi du moindre afduubka ou coup de main.

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