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Folies parallèles

Dire que « la vie est un songe », c'est se donner une belle porte de sortie, quand on n'a fait en vrai que démontrer son impuissance et sa couardise : « Je suis à présent spectateur » : foutaises ! tu as refusé d'être acteur. Pousser à fond son jeu – se dérober juste avant de se faire enculer, se tapir en coulisses et s'y retrancher : nul acteur après tout n'est astreint à se faire crucifier. L'excès de démonstrations s'appelle « maniérisme ». A force de jouer l'amitié, Pascale elle-même présente un extérieur de fausseté, alors qu'elle est parfaitement sincère.
 
Zen
Personnage hautement facultatif. Comme il se méfie, comme il se rétracte, sitôt que j'évoque avec lui des ressemblances, ou aussi bien des différences, qui sont la même chose : Zen est lumineux, Jean-Benoît obscur : question de cerveau, après chute d'outil depuis un échafaudage ("matière grise", cirenea materies. Leurs points communs sont de vivre en artistes solitaires, de prendre chaque jour du Froucatard AXVSL. Djou ne choisit jamais ses amants que chez eux : plus gourds, plus prolongés dans leurs érections ? Mon Dieu que les femmes ont de veine ; en vérité, lorsqu'on a ça entre les jambes, on retombe toujours sur ses pieds, toujours quelqu'un s'intéresse à vous, même en mal, mais du moins s'intéresse.

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L'homme dans ses chiottes obscures peut toujours se frotter le rouleau flapi.
Artistiquement, Jean-Benoît ne vaut rien, Zen beaucoup. Noter que Jean-Benoît, raffiné sous sa peau épaisse, pressent parfaitement les réserves que l'on fait : à une demande d'achat de cadres, il réplique justement qu'il n'a pas besoin pour l'instant de mettre ses toiles en relief. Ce qu'il écrit (« il n'y a que moi pour comprendre ma peinture ») s'apparente non seulement à une thérapie, mais aux cercles indécis tracés par les médiums sur une feuille, aboutissant pour finir à des formes faciales, à des visages. Thérapie, mais recherche aussi d'une voie personnelle, obscure malgré l'incessante référence à la lumière. Obstruée de lumière. Je ne me souviens plus, d'une visite à l'autre, de mes commentaires, mais à force de voir ses noirs sur noirs, j'en viens à pressentir, moi aussi, des nuances.
Il m'avait semblé déceler, parmi ce fouillis de clichés mêlés, une sorte de déblaiement, comme d'un animal se dégageant peu à peu d'un fourré. Je ne sais plus ce que c'est que de l'art. Personne ne le sait. Mais la démarche de Benoît, moins ignare qu'il n'y paraît, fraye un chemin vers une ouverture, une revalorisation encore imprécise. Laisser venir. Wait and see. Seule la Science, Dieu, savent l'instant de l'interruption, et quels que nous soyons, il est aussi absurde d'accélérer que de rompre et d'interrompre.

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