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Il paie bien. L'homme aussi trouve son compte aux relations qu'on appelle "machistes" : la femme protège l'homme. De l'autre côté de la table à café grouillent le gros Arabe et son bourbon : "Je m'appelle Ben Zaf, "Fils du Vent" - « Fils de Plus » rectifie le médecin. Abdel lui jette un œil noir : « Je prends 20%. Vous exposerez ici dans mon bar, quels espaces désirez-vous occuper ? lit de gravier, rigole de galets ?" Le bar est immense. Une structure en bois sur pilotis, face au port de La Teste envasé 14h/24. Pinasses sur le flanc. La salle en contient une, fine, briquée au brou de noix, suspendue niveau mezzanine, laquelle prend trois murs sur quatre. Sous la quille, le bar en spina (ce long mur de séparation des cirques romains) où se perchent spectateurs téméraires et serveurs. Et de partout, Gironde, Rhône, Aveyron, viennent des peintres et des sculpteurs pour profiter de l'air du Bassin et du brai de calfatage. Ben Zaf halète, boit peu, tend à bout de bras des contrats que chacun signe et signe. Les exposants occupent de grands pans de murs près du bar, ou de hautes surfaces boisées tenant les deux étages, quoi qu'il soit impossible d'accéder à bord même de la pinasse, qui tomberait et fracasserait tout. Ben Zaf se vante d'une excellente idée : ajouter un swing à fendre les tympans, avec un grand piano au fond et son big band de quinquagénaires ou plus, hilares sur la photo, "pour le vernissage". Pour l'instant, les oreilles de Maatz et de sa grue se font déchiqueter par une salsa sauvage à peu près aussi mélodieuse que du verre pilé au fond d'une lessiveuse. Mais 20 % de réduction poussent à l'indulgence, et crier pour s'entendre rend jovial. Pour l'instant les buts du Dr Pascal sont encore obscurs.