Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Grande galerie du château de Schönbrünn

Les cheveux relevés.JPG


            Carte postale doublement difficile à décrire, car minuscule, faisant partie de

ces innommables dépliants vendus sur place dans les lieux saints sans jamais se faire admirer plus

tard. Une espèce d'abrégé miniaturisé. Sur un rectangle de 6cm sur 10, un vaste salon doré, baroque donc surchargé, la Grande Galerie du château de Schönbrunn, , vu jadis. Perspective furieusement raccourcie de plancher surfrotté, deux caisson et demi de plafond enstucké à mort, et sur les deux un stérile face-à-face de baies crémeuses et de miroirs à la Versailles supposons-nous. Entre deux fenêtres ou glaces de petits sièges blancs sans dossier, où personne ne va s'assoir, crainte de titiller le courroux des gardes. Un lustre décentré, dans l'angle droit du fond, que ferment deux portes blanches.   

    Une atmosphère d'abandon vicié, où ne rôdent même plus les amples robes et les jarrets serrés des seigneurs et dames, tant l'asepsie et le respect sont parvenus à momifier cet espace trop haut. Plus de musique. Des échos de pharaons, des pas précautionneux sur le bois « au point de Hongrie », plus brillant à droite qu'à gauche, reflétant aussi les impeccables vitres : « momifications de reflets ». Le caisson du milieu mériterait que nous nous y attardassions, n'était l'exiguïté du cadre

et l'aplatissement perspectival, évoquant le procédé des anamorphoses. Le traverse de haut en bas le

câble de sustentation du lustre, ancré sur la digue de stuc du plafond. Seule ligne droite et noire,

contrastant avec l'incontinence pâtissière des courbes  ou plus précisément d'incurvations, toutes

encombrées de ramifications plaquées or.
    
    Et que pouvait donc bien chauffer, au ras du parquet, cette mesquine cheminée garnie d'un

pare-feu ? Tout ici écrase, la perspective trapue, le jeu des ivoires et des ors, vains éblouissements...

Les commentaires sont fermés.