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Les Bidochon internautes

    Huit ans déjà que nous vous entretenions ici des Bidochon, sans "s", car il ne s'agit pas d'une dynastie : en effet, ils ne peuvent pas se reproduire : les couilles de Monsieur ne sont pas descendues, donc, pas de descendance. Se reproduiraient-ils qu'il s'agirait d'un non-sens : le gros Robert et la grosse Raymonde vivent en effet dans une impasse sociale, se font toujours rouler, n'ont aucun avenir professionnel (jamais l'auteur ne parle de leur profession, sans doute un tenace chômage puisqu'ils deviennent "assujettis sociaux). Non : ces gens-là, comme les Deschiens (pourvus pourtant d'enfants) (donc c'est un choix de la part de Binet, pour que les Bidochon n'aient pas la plus petite part d'amour à se mettre sous le coeur) se reproduisent par simple reproduction sociale.
    Misère en quelque sorte héréditaire : le Robert avait des parents, dont la mère a survécu pour faire chier sa femme, un album en témoigne (Bidochon mère). Nous avons donc pitié d'eux, mais en même temps, leur stupidité finit par les rendre touchants. Les ventes atteignant des sommets honorables, le numéro 19 sort en 2008 : Les Bidochon internautes. Nous nous moquons d'eux, mais en même temps de nous. Souvenons-nous des crises que nous eûmes vous et moi lorsque nous fîmes nos premiers pas en informatique. Lever la souris en l'air pour s'en servir comme d'une télécommande, oublier de brancher l'appareil qui allait se mettre à fonctionner comme ça, dans le vide, nous l'avons fait, ou des âneries similaires.     Ne pas comprendre l'anglais, tel est aussi trop souvent notre lot, mais nous comprenons vaguement, tout de même, que hot line ne désigne pas une femme appelée Line et particulièrement chaude ; les Bidochon, si. Ils ont bien sûr une préférence pour leur ami René, en chair et en os, car les communications téléphoniques avec les "services" restent très difficultueuses, voir difficultuantes. Il est sympa, René, mais il explique vite, et surtout, il vous dit que c'est facile. Vous vous souvenez à quel point nous nous trouvons cons de ne rien comprendre à des choses faciles ? Sous le nez d'un "qui s'y connaît" qui vous regarde d'un air supérieur : "Mais enfin, c'est pas vrai, tu le fais exprès ?" ...ou bien qui te bouche tout l'écran, tortille du cul et se retourne triomphal : "Tu vois ? je t'avais bien dit, c'est facile !" Sans compter les théoriciens qui essayent de t'assommer sous des considérations générales, de grands schémas de pensée parfaitement inextricables (et n'oubliez pas : si vous ne comprenez rien, c'est que vous le faites exprès, ah mais).  

Bounty dans l'étagère.JPG


    A chacun son chemin de croix. Nous nous apercevons que les autres, ceux qui ont réussi à "surfer sur le net", appliquant chacun ses propres recettes, les considère tout bonnement comme seules valables, en accord total avec la connerie humaine universelle. Ou alors, ils ont l'esprit logique : utilisant la "logique informatique", laquelle n'est pas "la logique ordinaire" n'est-ce pas. Trop souvent, nous avons l'impression que "ces gens-là" se considèrent comme des initiés, et qu'ils tiennent à maintenir leur prestige de connards en en révélant le moins possible, ou alors, à toute vitesse - "comment, t'as pas compris ? mais c'est EVIDENT !" L'auteur aurait pu se cantonner à des maladresses de ce couple ineffable, les Bidochon.
    De même, dans la pièce intitulée Art, les Français, rebelle à la modernité, donnent raison à celui qui appelle un tableau tout blanc "cette merde", alors que les Ricains, noyés corps et bien dans cet avant-gardisme, rigolent de ce pauvre attardé européen qui qualifie le toile blanche de "merde" : ils rigolent à l'enver de nous, en somme. Les Bidochon internautes se concentrent assez vite sur deux problèmes essentiels : l'accès à la modernité justement, et le commerce par internet, qui foutra en l'air tout notre fonctionnement commercial. Donc, internet est moderne, et ouvre sur le monde. Mais comme ils ne connaissent personne, ils
écrivent par courriel à leur ami René, celui qui leur explique tout, gratuitement. Le pauvre et méritant René reçoit plus de mille courriels dans la journée, et leur explique la possibilité qu'ils ont de contacter jusqu'à des Chinois. Ca marche. En anglais. "Comment allez-vous", How go you. On leur répond On feet, "à pied". Le Robert Bidochon pense que c'est une plaisanterie, "comment vas-tu - yau de poêle", et répond Pipe of stove, le Chinois répond FUCK YOU, ce que même les Français comprennent.

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