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Catalogue Saxon

Daxon est peut-être en perte de vitesse. Il a sans doute négligé le développement fulgurant des ventes par internet, envoyant toujour à sa clientèle d'amples catalogues. Empruntant cependant aux dessins de plusieurs émissions télévisées, elle oppose sur deux pages deux tenues vestimentaires sur deux femmes, Annie et Anna. Sur celle de gauche, cette dernière expose un look casual, ce qui signifie "apparence négligée", tandis qu'à droite cette sexagénaire présente une "apparence élégante" ou look smart,en anglais, mais avec un ordre des mots français. Ce qui frappe d'abord, c'est la coiffure : nos deux ménopausées exhibaient d'informes ondulations. Anna se voit remodelée par une coupe au rasoir, à mèches efilées faussement décontractées, dégagée sur l'oreille, sans doute éclaircie.
    Au lieu d'étaler à gauche une large face franche et fatiguée, elle s'en cache la moitié de sa main gauche, comme si elle pouffait de rire, ce qu'elle fait. Elle se présente tournée d'un quart, souriante, l'œil tout vif de sa transformation. D'autre part, sa robe d'avant, rouge parsemées de fleurs des champs, marquée par une ceinture au-dessus des hanches et aggravée par un volant transparent, se voit avantageusement troquée contre un petit haut vert bouteille, exposant toujours le bras, mais replié vers la bouche comme nous l'avons dit. C'est bien plus vivant, bien plus spontané, du moins d'apparence. La femme sérieuse sait donc rire, et tend de son bras droit, pour nous le gauche, une veste négligemment exposée , tout a fait assortie à son pantalon, et susceptible d'être enfilée sur ses bras nus en cas de coup de frais.
    Les motifs respectent son goût pour le décor floral, vert pomme et rose foncé, mais aligné de façon plus verticale et stricte : les jambes de pantalon, légèrement écartées mais pieds à plat, suggèrent une sveltesse correspondant au retombé du corsage, tenu par le col et négligemment présenté. Pour en finir avec ce bras replié sur un sourire, notons qu'il fut largement libéré par la suppression de trois lourds bracelets. Et voilà comment l'on transforme une fausse battante, qui arrive en fin de pas, la main protégeant le sexe, en jeune grand-mère souple et digne, souriante et décontractée, sachant toujours jouer de sa féminité. Fin, également, des sandales à lourds talons compensés de liège, au profit de haut talons carrés.

L'envol des bêtes.JPG


    En bas, l'observateur observe une demi-contradiction : le "look" est maintenu, mais casual devient "détente" (ce qui n'implique donc pas condamnation), et le look smart est devenu "look classe". Compliments à la styliste, et à la photographe.

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