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Le docteur bigot

Première vision d'Uzerche dgA.JPG

Le docteur Pascal Maatz habite chez lui tout clos. Grand
et chauve, couronne bouclée grisonnante et fêtard,
nombre de partenaires sexuels imposant, du moins
pour un homme. Fut également marié, puis divorcé,
à ses torts : Ludovika née Hirschheimer avait accouché
la quantité, considérable en Occident, de trois
enfants – ce matériau fera l'objet d'une autre
narration. En ayant donc par-dessus le crâne, rendue fébrile
et vindicative par tant de passades extranuptiales
(rien de tout cela ne semble présenter la moindre
vraisemblance : je ne vois que désert sexuel tout
autour de moi...), Ludovika obtint la garde exclusive
des trois garçons. Certains pensent qu'elle épousa
son avocat, grand amateur d'enfants. Ils seraient tous partis dans le Cantal : au bout
du monde. Le Dr Maatz connaît la route ;
en remontant vers le nord-est par Fumel et Rouget,
on gagne vite Aurillac, voire St-Flour. Mais
à quoi bon. Confiscation donc de descendants âgés
aujourd'hui de 8 à 14 ans, qui oublient leur père
corps et bien. Rien dont l'homme se détache aussi
aisément que des liens de paternité (Pascal Maatz
ne dispose pas d'une sensibilité exceptionnelle :
comment supporter, sinon, d'entrer ainsi,
professionnellement, et par effraction, dans
le corps des gens ? - exception faite cependant de ses
émotions pieuses dans son oratoire, trop chaud l'été,
trop froid l'hiver, juste sous les tuiles du toit, où
nul ne doit avoir accès). Il en change lui-même les fleurs. S'y livre à
des ostentations secrètes de piété : acteur et public.
Enfant déjà il installait, sous ses combles, une chapelle
à Marie, nourrie de représentations
saint-sulpiciennes : fades crucifix, chromos
de madones – sur le sol un Antoine au discret cochon.
Adulte à présent, Pascal célèbre son culte sur
un prie-Dieu rapetassé, face à quelques objets larcinés
sur les tombes (depuis, saisi de contrition,
il demande pardon aux morts), sans oublier la grande
Vierge tout en bleu et Thérèse Gobe-Glaires
(de Lisieux). Il se recueille ainsi entre deux
consultants, leur faisant croire à des urgences.
Fâcheux pourtant qu'on le voie redescendre de sa
soupente en remontant, à la dérobée, sa braguette.
Il fréquente Bordeaux, 18 rue H., une habitude,
selon Mauriac in Genitrix : Magda, de la génération
du baby-boom (45/69) : propre, rangée,
en gris, pas trop physique, la cinquantaine honnête
avec un sac à main cabas  ; un peu popote, une
fois par quinzaine, pour l'hygiène. Le docteur ne veut pas savoir qui passe avant,
qui passe après - « quatre ou cinq fois par jour
lui dit-elle, on n'est pas des vaches tout de même » .
Un jeudi sur deux. Il pourrait aussi bien
séduire n'importe quelle femme dans un délai
raisonnable – mais pas que ça à foutre [sic]

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